Article publié le 30/01/2009 Dernière mise à jour le 31/01/2009 à 02:28 TU
Le chef de l'opposition zimbabwéenne Morgan Tsvangirai s'adresse à ses partisans devant les bureaux de son parti, le MDC, le 30 janvier 2009.
(Photo : Reuters)
Les deux rivaux, le chef de l'Etat Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai, leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), pourraient s'entendre sur la formation d’un gouvernement d'union nationale. Des décisions importantes ont été prises ce vendredi à Harare, en commençant par la création d’une commission commune pour mettre en place l’accord de partage du pouvoir entre l’Union nationale africaine du Zimbabwe – Front patriotique (Zanu-PF) et le MDC. Le mouvement de Morgan Tsvangirai, malgré les réserves de plusieurs de ses responsables, a également accepté d’entrer, en principe à la mi-février, dans un gouvernement d‘union avec la Zanu-PF, conformément aux souhaits exprimés mardi dernier à Pretoria par les dirigeants de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC).
Avec notre correspondante en Afrique australe, Sophie Ribstein
Cette commission commune doit servir à mettre en place l’accord de partage du pouvoir signé en mars 2008. C’est la première structure formée dans les termes de cet accord politique et, selon le médiateur sud-africain, cela montre l’engagement des partis à mettre en place ce qui était convenu. Il s’est réjoui de la formation de cette commission et estime que le calendrier fixé, mardi dernier, par la SADC pourrait être respecté.
Les leaders de l’Afrique australe ont demandé à ce qu’un gouvernement d’union soit formé d’ici le 13 février prochain et l’opposition, réunie en congrès ce vendredi, a donc annoncé qu’elle rejoint ce cabinet. Les militants du MDC restaient très divisés sur la stratégie à adopter et les recommandations de la SADC ne répondaient pas vraiment à leurs attentes. Mais certains membres du parti de Morgan Tsvangirai disent qu’ils ne pouvaient plus se battre en ayant le dos au mur. Alors ils ont préféré entrer au gouvernement et négocier après.
Cette décision va certainement réjouir le Conseil de ministres de l’Union africaine réuni à Addis-Abeba. Il a fait savoir qu’il souhaite qu’un accord entre Robert Mugabe et Morgan Tsvangirai soit formellement signé, dans les plus brefs délais, si possible avant l’ouverture du sommet des chefs d’Etat, dimanche prochain.
Les points de désaccord |
Accepter un compromis ne signifie pas que tous les problèmes soient résolus, c'est le sentiment qui domine au sein du MDC, la formation de Morgan Tsvangirai, après la décision d'entrer au gouvernement. Pourtant l'opposant historique au président Mugabe s'est engagé « sans équivoque » comme il le dit lui-même. Et l'accord est assorti d'un calendrier serré. Le 5 février prochain, le Parlement doit changer la Constitution afin d'entériner la création du poste de Premier ministre. Le 11, Morgan Tsvangirai prêtera serment et le 13, les ministres feront de même. Scepticisme La décision du MDC a été prise sous la pression de la SADC, qui considère qu'il vaut mieux avancer même si toutes les questions ne sont pas réglées. D'abord hostile à cette position, le MDC a fini par s'y rallier en raison de la grave crise que traverse le pays. Si le régime a immédiatement salué la décision de Morgan Tsvangirai, en revanche certains pays étrangers n'ont pas caché leur scepticisme. C'est le cas de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis qui rappellent que la clé reste la mise en œuvre et la bonne volonté notamment de Robert Mugabe. Le véritable test sera donc la répartition des ministères entre le pouvoir et l'opposition. Les deux partis ont treize jours pour trouver un compromis. Mais personne ne sombre dans l'angélisme et Nelson Chamisa, le porte-parole du MDC préfère penser qu'en cas de problème, un retour en arrière est toujours possible. |
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