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Japon

L’électronique rattrapée par la crise

par Myriam Berber

Article publié le 04/02/2009 Dernière mise à jour le 04/02/2009 à 17:14 TU

Après les constructeurs automobiles, c’est au tour des groupes d’électronique japonais d’être victimes de la crise mondiale. Panasonic a ainsi annoncé, mercredi 4 février 2009, des pertes colossales et des licenciements massifs. Panasonic comme Hitachi, Toshiba, ou encore NEC sont frappés par la baisse de la demande mondiale et l’envol du yen face au dollar.

Les constructeurs japonais comme Panasonic (photo) ont été distancés sur le marché des écrans plats par le sud-coréen Samsung.(Photo: AFP)

Les constructeurs japonais comme Panasonic (photo) ont été distancés sur le marché des écrans plats par le sud-coréen Samsung.
(Photo: AFP)

Près de 3 milliards d’euros, c’est le montant des pertes auquel s’attend Panasonic pour l’année 2008. Les premières de son histoire.

En conséquence, le groupe a décidé la suppression de 15 000 emplois dans le monde et la fermeture d’une trentaine d’usines.

Ses concurrents Hitachi, Toshiba, Sony ou bien encore TDK ont fait de même. Le record absolu revient à NEC, premier constructeur informatique japonais, avec la suppression de 20 000 emplois dans le monde.

Ces entreprises font les frais du ralentissement de la demande mondiale qui conduit les fabricants à réduire leurs stocks. Les exportations, un moteur essentiel de l’économie nippone, ont ainsi reculé de 35% en décembre 2008 sur un an, soit la plus forte baisse depuis sept ans. Ce sont les exportations vers l'Amérique du Nord et l'Europe qui ont le plus reculé.

L’envolée du yen

Le renchérissement du yen n’arrange en rien la situation. La monnaie japonaise, considérée comme une valeur refuge, a atteint son niveau le plus haut face au dollar et à l’euro. Or cette envolée du yen affaiblit la compétitivité des entreprises à l’export. La monnaie japonaise évolue actuellement à de très hauts niveaux face au billet vert et 90 yens s’échangent désormais contre 1 dollar.

Autre facteur qui explique ces mauvais résultats : les groupes d’électronique nippons doivent également composer avec une concurrence étrangère très agressive. Ces dernières années, le Japon a été distancé sur le marché des écrans plats par le sud-coréen Samsung. Autre exemple, le marché des baladeurs numériques dominé par l’américain Apple. Dans cette période de crise, seul le fabricant de consoles de jeux vidéo Nintendo parvient à tirer son épingle du jeu grâce au succès de la Wii et de la DS. Son résultat est en baisse mais reste toutefois positif.

Une dette publique très élevée

Ce marasme industriel confirme la mauvaise santé de l’économie japonaise, entrée en récession au troisième trimestre 2008. Et les analystes annoncent une croissance nulle pour 2010. Pour éviter une crise comme celle de la fin de des années 90, le Premier ministre Taro Aso a annoncé des plans de relance totalisant 350 milliards d’euros. Parmi les mesures annoncées : des réductions d’impôts, des aides directes aux ménages, des allocations familiales ou vieillesse ou encore des prêts aux petites et moyennes entreprises. De quoi faire exploser la dette de l’Etat, la plus élevée des pays développés. Une dette qui représente 150% du produit intérieur brut.