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France / Allemagne / Tunisie

Attentat de Djerba : un Allemand condamné à 18 ans de réclusion

Article publié le 06/02/2009 Dernière mise à jour le 06/02/2009 à 18:37 TU

Christian Ganczarski a été condamné le 5 février 2009 par la Cour spéciale de Paris à 18 ans de réclusion pour complicité dans un attentat-suicide contre une synagogue de Djerba, en Tunisie. (Photo : AFP)

Christian Ganczarski a été condamné le 5 février 2009 par la Cour spéciale de Paris à 18 ans de réclusion pour complicité dans un attentat-suicide contre une synagogue de Djerba, en Tunisie.
(Photo : AFP)

C’est la présence de deux Français parmi les victimes de cet attentat qui a permis le déclenchement de la procédure en France. Christian Ganczarski, présenté comme un proche d'Oussama ben Laden, a été jugé coupable de « complicité d’assassinat » et « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Après un mois de procès, la Cour d'assises spéciale a aussi condamné à 12 ans de réclusion pour le même motif Walid Naouar, un Tunisien de 28 ans et frère du kamikaze de Djerba, Nizar Naouar, qui avait fait exploser un camion piégé contre la synagogue de la Ghriba, l'une des plus anciennes d'Afrique, le 11 avril 2002. Cet attentat avait été revendiqué par le réseau al-Qaïda.

Il aura fallu sept heures de délibération à la Cour d'assises spéciale pour condamner Christian Ganczarski à 18 ans de réclusion et Walid Naouar à 12 ans. Les deux hommes se sont toujours proclamés innocents. L'enquête a démontré que les deux condamnés avaient été appelés par le kamikaze Nizar Naouar, frère de Walid, juste avant qu'il ne lance son camion bourré d'explosifs sur la synagogue. L’attentat avait tué 21 personnes parmi lesquelles quatorze Allemands, cinq Tunisiens et deux Français.

Converti a l'islam, Christian Ganczarski, âgé de 42 ans, a séjourné à plusieurs reprises en Afghanistan, entre 1999 et 2001. Des images projetées pendant le procès le montrent en compagnie d'Oussama ben Laden et de l'Egyptien Mohamed Atta, chef des pilotes kamikazes du 11 septembre 2001. « Un hasard », a expliqué l'accusé, affirmant n'avoir jamais pris part à un quelconque attentat. Walid Naouar a, lui aussi, présenté ses excuses aux familles des victimes et a répété qu'il ne connaissait rien du projet d'attentat commis par son frère. La défense avait plaidé un double acquittement ; elle pourrait en théorie faire appel pour obtenir un second procès.

La police allemande qui a interrogé Christian Ganczarski une quinzaine de fois en 2002 l'a laissé partir sans le poursuivre. C'est un retour forcé de l'Allemand d'Arabie Saoudite vers la France, en juin 2003, qui a permis ce procès. La Cour n'a pas statué sur le sort de Cheikh Mohammed, Pakistanais de 44 ans considéré comme le « cerveau » de l’action contre la synagogue de Djerba, mais aussi des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis. Détenu à la base américaine de Guantanamo (Cuba), il aurait dû être jugé par défaut car il était renvoyé devant la Cour de Paris, mais cette dernière a préféré disjoindre son cas la semaine dernière, renvoyant donc son sort à un autre procès.