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Mali / Niger

Al-Qaïda au Maghreb revendique l’enlèvement de diplomates canadiens et de touristes européens

par  RFI

Article publié le 18/02/2009 Dernière mise à jour le 18/02/2009 à 17:22 TU

Les deux diplomates canadiens, Louis Guay (g) en juin 2005 (alors ambassadeur du Canada au Gabon) et Robert Fowler, en mars 2000.(Photo : brainforest.org / AFP)

Les deux diplomates canadiens, Louis Guay (g) en juin 2005 (alors ambassadeur du Canada au Gabon) et Robert Fowler, en mars 2000.
(Photo : brainforest.org / AFP)

Les deux canadiens, Robert Fowler (envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU) et son collègue Louis Gay, ont été enlevés, le 14 décembre dernier, dans la région de Tillabéry au Niger avec leur chauffeur nigérien. Les touristes européens ont eux été enlevés le 22 janvier, à la frontière entre le Mali et le Niger, à leur retour du festival de la culture nomade d’Andéramboukane. Cette revendication était attendue depuis des semaines. C’est donc par le biais de la chaine de télévision satellitaire panarabe al-Jazira, basée au Qatar, que la branche nord-africaine d'al-Qaïda ou al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué ces enlèvements, par le biais d’un enregistrement audio diffusé dans la nuit de mardi à mercredi.

Sur ce document sonore, le porte-parole d’AQMI, Salah Abou Mohammed, déclare qu'il transmet à la nation islamique « la bonne nouvelle du succès des moudjahidines dans la réalisation de deux opérations de qualité au Niger ». Il poursuit en indiquant que les moudjahidine « se réservent le droit de gérer le cas de ces six otages selon la Charia », la loi islamique. Rien, en revanche, sur les mobiles de ces enlèvements et les demandes des preneurs d'otages. Aucune mention non plus du chauffeur des diplomates canadiens, le nigérien Soumana Moukaïla.

Début février, une preuve de vie des deux diplomates onusiens a été adressée au Canada par les ravisseurs. Sur cette vidéo, on voyait les deux canadiens, entourés d'hommes en armes. Mais cette vidéo ne comportait aucune indication de date d’enregistrement. Dans le mode opératoire d'al-Qaïda une telle revendication formelle pourrait signifier que les otages sont bien vivants. Les autorités canadiennes ont sollicité récemment une nouvelle preuve de vie de leurs compatriotes. Par le passé, al-Qaïda au Maghreb islamique a libéré ses otages européens contre la remise de rançons. C'est en quelque sorte une piraterie terrestre qui est en train de se constituer dans cette zone sahélo-saharienne.

Al-Qaïda au Maghreb et au Sahel

La branche nord-africaine du réseau al-Qaïda est issue du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) qui a pris naissance en Algérie dans les années 1980. Le GSPC s’est rallié, en septembre 2006, au réseau terroriste al-Qaïda d’Oussama ben Laden pour devenir ensuite al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).

 

Ce réseau a revendiqué une série d’attentats dans les pays nord-africains, notamment en Algérie et au Maroc. Plus récemment, depuis le début de la présente décennie, AQMI s’est également implanté dans la zone sahélienne, principalement au Mali et en Mauritanie. Avec cette revendication de l’enlèvement des deux diplomates canadiens, al-Qaïda au Maghreb islamique frappe pour la première fois au Niger.

 

En décembre 2007, AQMI avait revendiqué l’assassinat de quatre touristes français en Mauritanie et, en 2008, c’est encore cette nébuleuse salafiste qui a enlevé durant huit mois deux touristes autrichiens