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Patrimoine

3 heures, 7 records et déjà 206 millions d'euros pour la vente YSL Pierre Bergé

par  RFI

Article publié le 24/02/2009 Dernière mise à jour le 24/02/2009 à 02:56 TU

Le Grand Palais paré pour l'occasion attend les foules, le 23 février 2009. ( Photo: Regis Duvignau /REUTERS)

Le Grand Palais paré pour l'occasion attend les foules, le 23 février 2009.
( Photo: Regis Duvignau /REUTERS)

L'événement a tenu toutes ses promesses : dès le premier soir des enchères, la vente de la collection d'art rassemblée pendant 50 ans par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé a battu des records mondiaux, sous les verrières du Grand palais de Paris, avec par exemple un Matisse vendu pour 36 millions d'euros. Les deux bronzes chinois réclamés par Pékin seront finalement bien mis en enchères mercredi.

Déjà qualifiée de « vente du siècle », la dispersion de la collection d'art du couturier Yves Saint Laurent et de l'homme d'affaires Pierre Bergé s'est montrée fidèle à ses promesses. Durant la première soirée de vente, organisée par Christies, au Grand Palais, à Paris, pas moins de 7 records du monde ont été battus. Le pari de cette vente est gagné, donc, pour Pierre Bergé, mais l'événement est aussi un incroyable moment de frisson et d'émotion pour les 1 200 happy few invités à prendre place, dans une atmosphère calfeutrée, sous la majestueuse coupole du grand Palais. 

Sur l'estrade, le commissaire priseur s'installe et le premier lot apparaît sur l'écran. Degas, Gauguin, Manet, Cézanne... Les prix s'envolent, et les oeuvres se dispersent à la vitesse d'un trait de pinceau sur une toile.

 « La Composition dans l'usine » , le « profil noir » de Fernand Léger et « Il Ritornante »  de Giorgio de Chirico, à la présentation de la collection de Yves Laurent Saint Laurent et Pierre Bergé au Grand Palais à Paris, le 21 février 2009.( Photo : Regis Duvignau /REUTERS)

« La Composition dans l'usine » , le « profil noir » de Fernand Léger et « Il Ritornante » de Giorgio de Chirico, à la présentation de la collection de Yves Laurent Saint Laurent et Pierre Bergé au Grand Palais à Paris, le 21 février 2009.
( Photo : Regis Duvignau /REUTERS)

La première grosse vente de la soirée, une scupture de Constantin Brancusi, est adjugée à 26 millions d'euros...

Suit une surenchère à couper le souffle entre deux acheteurs, pour un petit flacon de Marcel Duchamp. Enfin, clou de la soirée, la vente d'un Matisse, parti à presque 36 millions d'euros, frais de vente compris. 

Sur les 61 oeuvres présentées au premier soir de cette vente du siècle, 60 ont trouvé acquéreur. (Seul un Picasso, pourtant présenté comme le clou de la soirée, n'a pas trouvé preneur). Et la fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, à qui les bénéfices seront reversés, aura amassé en quelques heures la somme extraordinaire de 206 millions d'euros.  

Réaction de Pierre Bergé au premier soir : touché, heureux, bouleversé

« Je suis profondément touché... que cette collection que nous avons amassée pendant 50 ans ait à ce point captivé le monde de l'art et un public si nombreux que cela m'a bouleversé...»

24/02/2009 par Caroline Langlois

La justice tranche : les bronzes chinois peuvent être vendus

La justice française a finalement rejeté lundi le recours en urgence déposé par l'association Apace, qui se présente comme le fer de lance de la protection de l'art chinois en France : celle-ci voulait assigner en justice Christies pour deux bronzes chinois de la collection Yves Saint Laurent et Pierre Bergé, dérobés il y a 150 ans. La vente de ces deux objets, évalués entre 8 et 10 millions d'euros chacun, pourra donc se dérouler mercredi comme prévu. Il faut dire que les conditions d'acquisition de ces oeuvres par Pierre Bergé restaient incontestables, et Apace n'est pas trop étonnée de voir sa demande rejetée. Mais l'avocat de l'association, Maître Sayagh s'estime malgré tout satisfait : « Notre but était d'interpeller l'opinion publique sur le sort de nombreux oeuvres d'art chinoises qui ont été volées par le passé, vendues à l'occasion de trafics, et surtout d'interpeller l'opinion publique sur le fait que la France n'a toujours pas ratifié la convention internationale Unidroits de 1995, l'association voulait essayer de suspendre pour poser cette question...»  

Le débat est donc relancé sur cette fameuse convention de 1995 portant sur les biens culturels volés ou illicitement exportés, même si les obstacles sont levés pour cette fois. L'Etat chinois de son côté a demandé la restitution de ces biens. La bataille ne fait que commencer, d'autres avocats chinois se disant bien décidés à obtenir gain de cause.