par RFI
Article publié le 24/02/2009 Dernière mise à jour le 24/02/2009 à 16:13 TU
Deux travailleurs humanitaires soudanais de l'ONG aide médicale internationale ont été tués, samedi soir, dans le Darfour, sur une route près de la ville de Nyala. Pour la mission des Nations unies sur place, il s'agirait d'un acte crapuleux sans motivation politique. Un acte qui pose la question de la sécurité des humanitaires au Darfour.
Un médecin de la Croix Rouge examine un enfant dans le camp de réfugiés de Nyala, dans le sud du Darfour.
(Photo : Mustafa Ozer/AFP)
Selon la MINUAD, les humanitaires ont été abattus par une vingtaine d'hommes en armes, alors qu'ils circulaient dans un véhicule tout terrain. Aide médicale Internationale estime également qu'il s'agit d'un acte de banditisme, mais n'a pas la même version de l'évènement que la mission des Nations Unies au Darfour. Selon l'ONG française, ses employés circulaient à bord d'un autobus, les voyages en véhicule tout terrain ayant été proscrits, les 4x4 attisant trop la convoitise des bandits.
Les deux employés soudanais d'aide médicale internationale sont les premiers travailleurs humanitaires assassinés, depuis le début de l'année, au Darfour. En 2008, ils étaient onze humanitaires à avoir trouvé la mort dans la région.
Et cette attaque montre que leur sécurité est devenue un réel problème dans cette région. Le brigandage est devenu un mal endémique. Il faut dire que les voitures tout terrain des ONG et des Nations Unies suscitent la convoitise des milliers d'hommes en armes qui sillonnent l'Ouest soudanais. Selon les chiffres de l'ONU, plus de 200 véhicules acheminant de l'aide ont été braqués l'an passé.
Harcèlement du pouvoir
Les acteurs humanitaires doivent donc faire face au banditisme. Mais depuis plusieurs mois, il leur faut également gérer les harcèlements d'un pouvoir qui voit en chaque occidental un espion potentiel de la Cour pénale internationale, qui a dans son collimateur le président soudanais.
Les dernières déclarations de Salah Gosh ne devraient pas les rassurer. Samedi, le chef des services de sécurité a averti que si la CPI venait à lancer un mandat d'arrêt contre Omar El Bechir, le gouvernement pourrait changer d'attitude. « Nous étions des extrémistes islamistes et nous sommes devenus modérés et civilisés, si nécessaires nous ferons machine arrière. Il n'y a rien de plus simple », a prévenu Salah Gosh. Inquiète, une source humanitaire s'interroge : « jusqu’ici, les autorités nous disent que nous sommes les bienvenus, mais une fois la décision de la CPI rendue publique, on ne sait pas comment ça va tourner ».
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