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Finance

La contre-attaque pour le secret bancaire

Article publié le 09/03/2009 Dernière mise à jour le 09/03/2009 à 16:41 TU

La Suisse, l'Autriche et le Luxembourg se sont réunies dimanche après-midi pour définir une stratégie commune avant le sommet du G20 à Londres début avril : les trois pays exigent d'être associés aux travaux préparatoires concernant la remise en cause attendue du secret bancaire, un des fondements de leur prospérité.
Le ministre luxembourgeois du Trésor Luc Frieden (c), les ministres des Finances suisse Hans-Rudolf Merz (g) et autrichien Josef Pröll (d), lors d'une conférence de presse après leur rencontre, le 8 mars 2009, au château de Senningen, Luxembourg.(Photo : AFP)

Le ministre luxembourgeois du Trésor Luc Frieden (c), les ministres des Finances suisse Hans-Rudolf Merz (g) et autrichien Josef Pröll (d), lors d'une conférence de presse après leur rencontre, le 8 mars 2009, au château de Senningen, Luxembourg.
(Photo : AFP)


Avec notre envoyé spécial au Luxembourg, Quentin Dickinson

La contre-attaque des 3 places financières se précise : elles ne sont pas classés par l’OCDE dans la catégorie des paradis fiscaux et n’entendent pas l’être par des organismes du G20 dont leurs pays ne sont pas membres, en fonction de critères élastiques et sans qu’il leur ait été donné de s’expliquer.

Luc Frieden, ministre du Trésor et du Budget du Luxembourg

« L'Union européenne ne joue pas son rôle ; il est inacceptable que certains membres de l'UE veuillent accélérer le calendrier à travers des décisions unilatérales au sein du G20. »

09/03/2009 par Quentin Dickinson

Jusqu’ici, disent les trois, nous sommes publiquement mis en accusation par discours ou médias interposés,  sans que nous puissions nous défendre. Cette véritable chasse aux sorcières contrevient aux usages diplomatiques et au principe de souveraineté des Etats. Enfin, soutiennent-ils, le secret bancaire est une garantie de la vie privée de tout citoyen, et non pas le moyen d’attirer des capitaux étrangers d’origine suspecte. Et de se dire ouverts à toute forme de coopération pour lutter contre la fraude fiscale contre le financement du terrorisme et contre le blanchiment de l’argent du crime.

Les trois répètent que le secret bancaire n’est pas à l’origine de la crise économique mondiale et que son éventuelle suppression n’en fournira pas la solution.

Hans-Rudolf Merz, ministre suisse des Finances

« Je n'accuse personne mais je voudrais poser des questions à certains pays... Moi je ne le ferai pas en public... Si nous sommes sur une liste noire, ce n'est pas une catastrophe, mais ce sera très difficile... »

09/03/2009 par Quentin Dickinson


De toute évidence, et même si l’attachement à la notion de secret bancaire relève d’une certaine conception de la société, il n’en reste pas moins que les trois se sentent humiliés par l’attitude de leurs grands voisins la France et l’Allemagne, autant qu’ils défendent âprement le système sur lequel est fondé leur considérable prospérité.

Luc Frieden sur RFI ce lundi

La stratégie de communication à l'égard du grand public aussi a changé, il s'agit désormais de présenter les arguments des défenseurs du secret bancaire, à une époque où la remise en cause du fonctionnement actuel du capitallisme n'est plus le seul fait des mouvements de gauche : ainsi Luc Frieden, le ministre luxembourgeois du Trésor, sera-t-il l'invité de RFI ce lundi, à 8h53 heure de Paris, interview que vous pourrez retouver ici.