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France

Nouveau test social pour Nicolas Sarkozy

par Myriam Berber

Article publié le 18/03/2009 Dernière mise à jour le 18/03/2009 à 17:13 TU

La journée de mobilisation du 19 mars s’annonce très suivie, aussi bien du côté des fonctionnaires du public que des salariés du privé. L’ensemble des syndicats appellent les salariés à se mobiliser pour exiger de nouvelles mesures de soutien à l’emploi et au pouvoir d’achat. Le gouvernement exclut de nouvelles dépenses sociales.

Pour la grève du 19 mars, les syndicats souhaitent rassembler encore beaucoup plus de monde qu’en janvier 2009.(Photo : AFP)

Pour la grève du 19 mars, les syndicats souhaitent rassembler encore beaucoup plus de monde qu’en janvier 2009.
(Photo : AFP)

Les huit organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, FSU, CFTC, CFE-CGC, UNSA et Solidaires) qui appellent à manifester le jeudi 19 mars 2009, croient à leur succès. Elles espèrent faire plus que lors de la précédente journée d’action du 29 janvier qui avait réuni entre 1 et 2,5 millions de manifestants. « La crise a maintenant un visage, tout le monde connaît un voisin, un ami qui est touché », explique François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.  

En quelques semaines, la situation économique et sociale s’est dégradée. Le couperet des plans sociaux, tombé pour de nombreux salariés depuis septembre (Camif, La Redoute, Amora, Natixis, Valeo) est tombé en février-mars sur de nouvelles entreprises (Saint Gobain, Auchan, Carrefour, Sony, Continental, Total). L’Unedic prévoit 375 000 à 450 000 chômeurs de plus cette année.

La colère des salariés grandit

La tension est grandissante dans les conflits. Deux évènements l’ont prouvé la semaine dernière. La séquestration du PDG de Sony France dans les Landes et la colère des salariés du fabricant de pneus Continental dans l’Oise qui ont occupé leur usine. L’affaire Total a jeté également de l’huile sur le feu. Malgré des bénéfices record, l’entreprise a annoncé 555 suppressions d’emplois. C’est surtout l’angoisse du chômage qui rassemblera les manifestants.

Enseignants, cheminots, fonctionnaires, agents de l’audiovisuel public mais aussi salariés des banques, de l’automobile et des services devraient défiler dans les rues des grandes villes pour réclamer « de nouvelles mesures de soutien à l’emploi et au pouvoir d’achat ». Les syndicats réclament des contreparties sociales en échange de toute aide publique accordée à une entreprise ainsi qu'un coup de pouce à destination des salariés les plus modestes qui passerait notamment par une hausse du Smic (salaire minimum interprofessionnel de croissance). Ils demandent aussi la levée du bouclier fiscal qui limite l’impôt à 50% des revenus, la fin des exonérations sur les heures supplémentaires et l'abandon du projet de loi sur le travail le dimanche.

Trois Français sur quatre soutiennent la grève

Cette journée d’action soutenue par les partis de gauche, d’extrême gauche et nombre d’associations, recueille l’adhésion de l’opinion publique. Selon une enquête réalisée par BVA-Les Echos-France Info-BPI, 74% des Français la trouvent « justifiée ». Face à une grève qui s’annonce très suivie, la pression est forte pour le gouvernement. Même si le Premier ministre François Fillon a d’ores et déjà annoncé « qu'il n'y aurait aucune mesure sociale supplémentaire, car c’est de la dette supplémentaire ».

Mais l’augmentation de 200 euros accordée aux Guadeloupéens invite les syndicats à tenir bon. Pour le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, si le gouvernement ne « change pas de cap » en cas de forte mobilisation, il faudra poursuivre le mouvement avec des « initiatives qui pourraient par exemple être régionales », en attendant un 1er mai « revendicatif ». Des propos qui rejoignent ceux prononcés par le secrétaire général de la CFDT François Chérèque qui estime que l'ampleur du mouvement va obliger le gouvernement à réagir.