Vatican / Angola

Réactions indignées aux propos du pape

par  RFI

Article publié le 20/03/2009 Dernière mise à jour le 21/03/2009 à 06:42 TU

Benoît XVI est arrivé vendredi en début d’après-midi en Angola, dernière étape d'une tournée africaine marquée par une polémique sur le préservatif, qui a déclenché en Europe l’indignation, tant dans les milieux politiques que chez les scientifiques et au sein des associations qui luttent contre le sida, sans parler des nombreux catholiques qui ne partagent pas la prise de position du souverain pontife. Le pape a également réaffirmé son rejet de l'avortement thérapeutique.

Benoît XVI à son arrivée en Angola est accueilli par le président Jose Eduardo dos Santos.
(Photo: Reuters)

De l'inquiétude à l'indignation. Les propos du pape Benoît XVI n'en finissent plus de provoquer une avalanche de réactions. À la mesure du décalage entre la position de l'Eglise catholique et l'engagement de la communauté internationale aux côtés des malades du sida. Le directeur du Fonds mondial contre le sida demande au pape de retirer ses propos. Tandis que l'ONU SIDA rappelle que le préservatif est une composante essentielle de la lutte contre la maladie.

Les grands pays donateurs en matière de lutte contre le sida sont tout aussi effarés. En France, pour ne citer qu'elle, Rama Yade, la secrétaire d'Etat aux droits de l'homme s'est dit « ahurie » par les propos du pape. Des propos dangereux selon l'Allemagne et la Belgique. Le nombre de dirigeants européens scandalisés dépasse déjà la dizaine, tandis que l'Espagne a joint le geste à la parole en annonçant l'envoi d'un million de préservatifs en Afrique.

 « Un message négatif »

Sur le continent africain les réactions sont également vives. A Ougadougou (Burkina Faso), l'association africaine Solidarité juge « grave et dangereuse » la position du souverain pontife. Au Niger où les responsables ont eu tant de mal à convaincre les religieux de jouer un rôle dans la prévention de l’épidémie, les responsables du programme gouvernemental de lutte contre le sida parlent d'un  « message négatif ». Enfin au Cameroun, terre où fut prononcée cette phrase lourde de conséquences, sur « l’usage du préservatif qui aggrave le problème du sida », une ONG de sensibilisation se demande « si le pape vit vraiment au XXIe siècle ».

L'Angola, deuxième et dernière étape africaine de Benoît XVI

Benoît XVI a commencé par remercier le peuple angolais de l’accueillir chaleureusement, lors de ses premières paroles prononcées sur le tarmac de l’aéroport de Luanda. Cinquante pour cent de la population dans ce pays est catholique et une foule immense vêtue de blanc et de jaune, les couleurs du Vatican, est allée tenter de l’apercevoir. Après les chants et les danses d’attente, il y a eu des bousculades au passage du cortège emmenant le pape à la nonciature où il va résider pendant son séjour en Angola. A sa descente d’avion, quelques minutes plus tôt, le chef de l’Eglise catholique a été accueilli par le président angolais, des membres du gouvernement, des députés et des membres du corps diplomatique. José Eduardo do Santos a souhaité la bienvenue au pape et à ceux qui l’accompagnent au nom du peuple angolais. Il a d’emblée évoqué les défis que son pays doit relever : la reconstruction, la paix et la réconciliation. De son côté, Benoît XVI a rappelé qu’il effectue un voyage dans un Angola en paix aujourd’hui. La longue guerre civile de 27 ans a pris fin en 2002. Le pape a souhaité que la paix soit renforcée à travers la réconciliation nationale. Et il a exprimé sa solidarité aux sinistrés de la province de Kunéné, dans le sud du pays, où des inondations ont fait ces derniers jours plus de dix morts et plus de cinquante mille déplacés. Samedi, le souverain pontife célèbrera une messe à Luanda à 9 heures et prononcera un discours à 15H30 lors d'une rencontre avec les jeunes.