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Sommet du G20

Ce que veulent les pays émergents

par Myriam Berber

Article publié le 01/04/2009 Dernière mise à jour le 01/04/2009 à 16:30 TU

Les pays émergents et notamment les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) vont tenter de peser sur les discussions du G20 à Londres. En tête de leurs priorités : la lutte contre tout protectionnisme et la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI).

 Manifestation sociale d'étudiants dans les rues de São Paulo, le 30 mars 2009.(Photo: AFP)

Manifestation sociale d'étudiants dans les rues de São Paulo, le 30 mars 2009.
(Photo: AFP)

A côté des huit nations les plus riches et de l’Union européenne- également membre du G20-, onze autres pays dit émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Corée du Sud, Indonésie et Mexique) vont faire entendre leur voix lors du sommet du G20 le 2 avril à Londres. Donnant, ainsi, un coup de vieux aux traditionnels G7 ou G8 dont ils sont exclus.

A leur tête, le président brésilien Luis Ignacio Lula da Silva qui accuse « les banquiers aux yeux bleus » d’être les responsables de la crise financière actuelle.  Il attend «au moins une proposition qui sera un encouragement » à la reprise économique. Largement dépendant de leurs exportations, le Brésil et l’Inde s’inquiètent avant tout du net ralentissement du volume mondial des échanges commerciaux.

Un FMI plus juste pour les émergents

La Banque mondiale a, en effet, révélé que 17 des membres du G20 ont pris des mesures protectionnistes, en dépit de leur engagement lors du premier sommet consacré à la crise, organisé le 15 novembre 2008 à Washington. Pour relancer le commerce international, le président brésilien Lula approuve la proposition du Premier ministre Gordon Brown de créer un fonds de soutien de 100 milliards de dollars.

Entre les Américains qui réclament une relance plus vigoureuse des économies et les Européens plus préoccupés par la régulation financière, les pays émergents devraient insister sur une réforme de la gouvernance du FMI pour obtenir plus de pouvoir au sein de l’institution. La Chine, qui avec un quota de moins de 4%, a le même poids que la Belgique au sein du FMI, soutient à coté du Brésil, de l’Inde et de la Russie, une réforme des droits de vote.

Une nouvelle monnaie de réserve

Autre ambition de ce G20 : accroître les moyens financiers du FMI de telle sorte qu’il puisse venir en aide aux pays en difficulté. Les Européens ont décidé de mettre 75 milliards d’euros à la disposition du FMI pour soutenir les économies les plus touchées par la crise. Les Vingt-Sept pourraient même faire plus à condition que d’autres grands pays du G20 –comme les Etats-Unis ou la Chine- annoncent aussi d’importantes contributions. Les dirigeants du G20 devraient approuver une augmentation des contributions des Etats membres, les pays émergents pourraient tenter d'en profiter pour arracher des avancées sur la réforme de la gouvernance du FMI.

La Chine fait preuve d’un activisme particulier à l’occasion de ce sommet.  Pékin propose notamment la mise en place d’une nouvelle devise de réserve internationale pour remplacer le dollar, qui serait placée sous les auspices du FMI. Moscou milite également pour une monnaie de réserve, autre que le dollar. La Russie dit disposer du soutien du Brésil, de l’Inde, de la Corée du Sud et de l’Afrique du Sud. Pour sa part, le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, juge « légitime » ces discussions sur une nouvelle monnaie de réserve internationale. Mais ce débat, selon lui, « pourrait avoir lieu dans les mois qui viennent ».