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Sommet du G20

Les enjeux d'un rendez-vous historique

par Myriam Berber

Article publié le 31/03/2009 Dernière mise à jour le 01/04/2009 à 13:52 TU

Réunis jeudi à Londres, les chefs d’Etat et de gouvernements des vingt principales économies mondiales vont tenter de trouver des mesures globales pour juguler la crise et mieux réguler le système financier. En prélude, ils se retrouveront pour un dîner de travail, ce mercredi soir, autour du Premier ministre britannique Gordon Brown. Mais Américains et Européens sont loin d’être d’accord sur tout.

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, hôte du sommet, appelle les dirigeants du G 20 à se montrer à la hauteur du défi. (Photo : AFP)

Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, hôte du sommet, appelle les dirigeants du G 20 à se montrer à la hauteur du défi.
(Photo : AFP)

Le sommet de Londres, qui réunit le 2 avril 2009 pays riches et économies émergentes, dont l'Inde, la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud, a lieu dans un contexte encore plus difficile que le premier sommet consacré à la crise organisé le 15 novembre 2008 à Washington.

Le Fonds monétaire international (FMI), qui prévoyait alors une croissance mondiale de 2,2% en 2009, prédit désormais une récession avec une contraction de 1% du PIB mondial. Au-delà des simples déclarations d’intention, les opinions publiques réclament des réformes concrètes pour prévenir toute autre crise. Mais de chaque côté de l’Atlantique, les autorités politiques ne voient pas les choses de la même façon.

Nouvelles règles financières

Alors que les Etats-Unis poussent en faveur d’un effort accru de relance budgétaire pour soutenir l’activité, les Européens, France et Allemagne en tête, s’inquiètent du gonflement de leurs déficits. Avant de nouveaux efforts, ces deux pays voudraient voir le résultat des centaines de milliards d’euros déjà dépensés pour soutenir les banques et l’économie mondiale. La chancelière allemande Angela Merkel estime que la crise n’a pas été créée par un manque de liquidités mais au contraire par leur excès.

La question de la régulation financière est également un sujet de contentieux entre les Américains et les Européens. Paris et Berlin sont déterminés à obtenir du concret sur de nombreux points. Dans l’ordre, le changement des normes comptables pour limiter les prises de risques exagérées des banques, l’encadrement de la rémunération des traders, la surveillance des fonds spéculatifs et enfin la publication d’une liste des paradis fiscaux et des sanctions à leur appliquer. La menace d’une liste noire a déjà poussé des pays comme la Suisse, l’Autriche, le Luxembourg, la Belgique, l’Andorre et le Liechtenstein, à assouplir leur secret bancaire.

Accroissement des ressources du FMI

Prioritaire pour la majorité des Européens, ce dossier de la régulation financière est abordé avec beaucoup de prudence par les pays anglo-saxons. Washington et Londres veulent éviter d’effrayer des marchés très volatils. Ils craignent que l’annonce de nouvelles normes comptables ou de sanctions contre les centres offshore empêche les plans de relance de bien fonctionner.

Autre ambition de ce G20 : accroître les moyens financiers du FMI de telle sorte qu’il puisse venir en aide aux pays en difficulté. Les Européens ont décidé de mettre 75 milliards d’euros à la disposition du FMI pour soutenir les économies les plus touchées par la crise. Les Vingt-Sept pourraient même faire plus à condition que d’autres grands pays du G20 –comme les Etats-Unis ou la Chine- annoncent d’importantes contributions.