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Union européenne

Relance : A chacun son plan

par Myriam Berber

Article publié le 05/12/2008 Dernière mise à jour le 05/12/2008 à 16:45 TU

Sylvio Berlusconi (hg), Gordon Brown (bg), Nicolas Sarkozy (c), José Luis Zapatero (hd) et Angela Merkel (bd).(Photo : AFP/Reuters)

Sylvio Berlusconi (hg), Gordon Brown (bg), Nicolas Sarkozy (c), José Luis Zapatero (hd) et Angela Merkel (bd).
(Photo : AFP/Reuters)

Pour contrer la récession, les pays européens ont détaillé ces dernières semaines des plans de relance. Sur le fond, peu d’unité entre les Vingt-Sept. Reste un point commun : tous ces plans sont inférieurs à la limite fixée par la Commission qui propose de consacrer à la relance 1,5% du produit intérieur brut (PIB).

D’un montant respectif de 32 milliards d’euros pour l’Allemagne et 26 milliards pour la France, les plans de relance des deux principales économies de la zone euro se caractérisent également par des mesures rapidement applicables. Parmi ces mesures, une exonération de taxe sur les achats de voitures neuves et un renforcement des aides au financement des PME (crédit d’impôt recherche, remboursement de l’impôt sur les sociétés) à hauteur de 15 milliards d’euros pour Berlin et de 11,5 milliards pour Paris.

Autre point commun : les deux pays ont choisi de privilégier la relance par l’investissement en aidant les entreprises (automobile et bâtiment) et en lançant de grands travaux d’infrastructures. Nicolas Sarkozy a ainsi choisi d’accélérer la mise en chantier de projets pour l’essentiel déjà programmés, comme notamment l’entretien des réseaux (électricité, gaz, RATP, Poste), la construction ou rénovation de maisons de retraite, hôpitaux, crèches. Angela Merkel a décidé d’augmenter ses dépenses d’équipement dans le domaine des transports. Les ménages ne sont pas oubliés. La grande mesure du plan français est le doublement du montant du prêt à taux zéro en 2009 pour l’achat de logements neufs pour les primo-accédants. Pour sa part, l’Etat fédéral allemand a mis en œuvre une augmentation des allocations pour les jeunes enfants. Les plans français et allemand devraient atteindre chacun 1,3% du PIB.

Royaume-Uni : une baisse de la TVA

Le Royaume-Uni, qui ne fait pas partie de l’Eurogroupe, a choisi de donner un coup de pouce à la consommation. Le gouvernement britannique a mis la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) au cœur de son plan de relance de 21 milliards de livres (26 milliards d’euros), équivalant à 1% du PIB. Le taux normal de la TVA est ainsi passé de 17,5% à 15% pour treize mois. Une mesure que devrait coûter au budget de l’Etat 12,5 milliards de livres (14,8 milliards d’euros). Du côté des entreprises, le Premier ministre Gordon Brown a renoncé à augmenter l’impôt sur les PME. Pour relancer l’emploi, le gouvernement britannique a également anticipé de deux ans un certain nombre d’investissements publics pour les routes, les écoles et le logement social.

L'Espagne, dont l'économie est en plein ralentissement, a vu son taux de chômage augmenter une nouvelle fois au troisième trimestre 2008, pour atteindre 11,33%. C’est le chiffre le plus haut depuis 2004. Dans ce contexte, le plan de Madrid de 11 milliards d’euros a pour objectif principal de freiner les suppressions d’emplois. Pour relancer l’emploi, une enveloppe de 8 milliards d’euros sur ces 11 milliards est consacrée à l’investissement public municipal via la réalisation de travaux d’infrastructure : réhabilitation d’immeubles, d’équipements collectifs (casernes, commissariats,  bibliothèques).  Les autres bénéficiaires du plan espagnol sont les particuliers et les entreprises avec des mesures d’allégement fiscal. Le secteur automobile, ébranlé par la crise, bénéfice également d’un certain nombre d’aides ciblées.

Italie : une carte sociale pour les plus démunis

En Italie, le président du Conseil Silvio Berlusconi a annoncé un plan chiffré à 80 milliards d’euros. Un montant contesté par la gauche et les syndicats. L’opposition italienne a dénoncé le fait que l’utilisation de la majeure partie de ces fonds était déjà prévue avant. Au total, l’intervention du gouvernement italien devrait atteindre un coût entre 4 et 5 milliards d’euros, soit moins de 0,5% du PIB. L’objectif du gouvernement italien est de ne pas creuser encore la dette du pays qui s’élève aujourd’hui à 105% du PIB.  

La mesure phare du plan italien : la « carte sociale » destinée aux personnes âgées et aux familles défavorisées. A condition d’avoir un revenu annuel inférieur à 6 000 euros, les plus de 65 ans ou les parents d’enfants de moins de trois ans vont obtenir dès le mois de décembre une carte prépayée d’une valeur de 40 euros par mois. Elle pourra être utilisée uniquement pour l’achat de denrées alimentaires. Le plan italien inclut également des déductions fiscales pour les entreprises et la réalisation de grands travaux d’infrastructures.