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Somalie / Piraterie maritime

Les pirates menacent de se venger des Américains

par  RFI

Article publié le 13/04/2009 Dernière mise à jour le 13/04/2009 à 15:23 TU

Trois jours après la France, c'était au tour de l'armée américaine d'intervenir dans le golfe d'Aden. Le chef des pirates somaliens, qui ont retenu en otage pendant cinq jours le capitaine américain Richard Phillips, crie vengeance. Abdi Garad a promis, ce lundi, de s'en prendre aux citoyens américains après la mort de trois de ses hommes lors de la libération, dimanche, du capitaine du porte-conteneurs Maersk Alabama lors d’une opération commando de la marine américaine. Cette escalade de violence pourrait donc mener à un changement dans la manière d'appréhender la piraterie dans la région du golfe d’Aden. Washington a appelé à plus d’effort pour combattre la piraterie au large de la Somalie.

Des membres du FBI américain enquêtent près du navire Maersk Alabama, sur le port kényan de Mombasa, le 13 avril 2009.(Photo : Reuters)

Des membres du FBI américain enquêtent près du navire Maersk Alabama, sur le port kényan de Mombasa, le 13 avril 2009.
(Photo : Reuters)


Jusqu'à présent les forces étrangères qui avaient été envoyées pour patrouiller au large de la Somalie, étaient là, avant tout, pour protéger des navires de commerce et assurer la libre circulation dans le golfe d'Aden par où transite 30% du pétrole mondial. Depuis le week-end dernier, on assiste à un changement de ton, aussi bien du côté du Pentagone que de celui des pirates. « Les Américains ont tué nos amis, nous allons prendre des mesures de rétorsion et nous attaquerons en particulier les citoyens américains qui voyagent le long de nos côtes » a affirmé ce lundi le chef de ce groupe de pirate, Abdi Garad, depuis son repaire situé à Eyl à 800 kilomètres au nord de Mogadiscio.

A Washington, le président Barack Obama a appelé à d'avantage d'effort pour empêcher les actes de piraterie. A Bahreïn, dans le golfe Arabo-persique où est basée la 5ème flotte américaine, le vice-amiral William Gortney reconnaît que la situation actuelle va conduire à une escalade de la violence dans cette partie du monde, et ajoute que « la solution se trouve à terre », en rappelant que la piraterie trouve son origine dans l’absence d’un Etat fort en Somalie et dans le dénouement des populations locales. Un parlementaire américain, Donald Payne, a été visé ce lundi, sans être touché, par des tirs de mortier près de l'aéroport de Mogadiscio alors qu'il s'apprêtait à quitter la capitale somalienne.

Spectaculaire regain d'activité des pirates

Et depuis quelque temps les militaires qui opèrent dans la région observent de plus en plus près ce qui se passe sur la côte où sont situés les repaires des pirates. Dimanche dernier, des  témoins affirment avoir vu des hélicoptères effectuer des vols de reconnaissance au dessus du port de Haradheere, au nord de Mogadiscio. Alors que, dans le même temps, le gouvernement somalien appelle la communauté internationale à l'aide pour sortir son pays du chaos et que les services de renseignements occidentaux s'inquiètent de la présence d'éléments d'al-Qaïda infiltrés en Somalie.

Le remorqueur italien Buccaneer et ses seize membres d’équipage, capturés samedi dernier, se trouve actuellement mouillé près du village de Lasqorey, dans la région autoproclamée autonome du Puntland, à l’extrême nord-est de la côte somalienne. Cette attaque s’inscrit dans le cadre d’un spectaculaire regain d’activité des pirates somaliens qui ont pris, depuis une semaine, au mois cinq navires étrangers, malgré la présence dans cette zone d’un grand nombre de vaisseaux militaires des principales puissances navales mondiales. Selon le Bureau maritime mondial, plus de 130 navires marchands ont été attaqués au large de la Somalie en 2008, trois fois plus qu’en 2008.