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Corée du Nord / Nucléaire

La Corée du Nord relance ses activités nucléaires

par  RFI

Article publié le 14/04/2009 Dernière mise à jour le 14/04/2009 à 15:51 TU

Le réacteur principal de la centrale de Yongbyon, désactivé en 2007.(Photo : DR)

Le réacteur principal de la centrale de Yongbyon, désactivé en 2007.
(Photo : DR)

La réponse de la Corée du Nord ne s'est pas fait attendre. Quelques heures après le vote d'une déclaration au Conseil de sécurité des Nations unies condamnant son tir de missile, le régime de Pyongyang annonce une reprise de ses activités nucléaires. Les pays qui prennent part aux négociations à six réagissent à leur tour. Le Japon appelle fermement la Corée du Nord à revenir à la table des pourparlers alors que la Russie dit regretter la décision des autorités de Pyongyang. Quant à la Chine, elle appelle toutes les parties au calme et à la retenue.

La décision prise par le conseil de sécurité a beau être une déclaration et pas une résolution, donc pas contraignante, la réaction de la Corée du Nord est violente et immédiate. Elle rejette fermement cette décision, décide ne plus jamais participer aux négociations à six (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Russie, Chine et Japon) sur son désarmement nucléaire et va renforcer sa force de dissuasion nucléaire pour assurer sa défense par tous les moyens.

Le communiqué nord-coréen précise que les installations nucléaires désactivées vont être rouvertes pour retraiter les tubes de combustibles usagés. Le ton est inquiétant mais ne change pas forcément la donne. Depuis des années, la Corée du Nord joue avec les nerfs des Occidentaux sur la question du nucléaire.

En septembre 2005, elle s'était engagée à ne pas devenir une puissance nucléaire. Mais un peu plus d'un après, le 9 octobre 2006, elle procédait à un essai nucléaire. En février 2007, après de longs mois de négociations à six, elle acceptait de désactiver ses centrales nucléaires en échange d'une aide énergétique.

Pyongyang avait effectivement désactivé la centrale de Yongbyon mais depuis elle refusait toute inspection de ses installations. La rupture de ces discussions à six permettra surtout à la Corée du Nord d'avoir un nouveau sujet de négociation : la reprise des discussions et donc de faire monter les enchères au début du mandat de Barack Obama.

Pékin en appelle à la retenue

Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin

Une fois encore, Pékin se démarque de ses partenaires au sein du club des six pays sur le difficile dossier nucléaire nord-coréen.

Après l'annonce de cette déclaration de la présidence du Conseil de sécurité, le porte-parole du ministère chinois a aussitôt réagi. Dans une déclaration lue à la presse cet après-midi, le porte-parole a rappelé que la Chine était toujours opposée à une résolution condamnant ce lancement qui ouvrirait la voie à des sanctions contre la Corée du Nord. Pékin ne s'est pas opposé en revanche à cette déclaration tout en réaffirmant sa position traditionnelle.

La Chine, pour commencer, maintient sa position selon laquelle la Corée du Nord a bien lancé une fusée destinée à mettre en orbite un satellite de communication. Elle prend note de la préoccupation des pays directement concernés. Mais encore une fois elle leur demande de faire preuve de retenue dans l'intérêt de la communauté internationale et des pays de la région. Enfin, elle reclame une reprise rapide des négociations sur l'avenir du nucléaire nord-coréen.

Pékin est également l'auteur d'un message adressé à son allié nord-coréen. Sans faire mention de la décision annoncée par Pyongyang de rompre encore une fois les négociations, « la situation actuelle inquiète la Chine » a déclararé le porte-parole chinois, ajoutant que les autorités chinoises espéraient la poursuite des discussions sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.