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Madagascar

Renversement de situation dans la Grande Ile

par  RFI

Article publié le 22/04/2009 Dernière mise à jour le 22/04/2009 à 04:40 TU

La situation à Madagascar s’est renversée de façon notable ces derniers jours : alors qu’il y a quelques semaines les partisans d’Andry Rajoelina étaient interdit de défiler, ce sont aujourd’hui toutes les autorisations de manifester dans les lieux publics à Madagascar qui ont été suspendues par un arrêté pris hier lors d'un Conseil des ministres de la Haute autorité de transition. Lundi 20 avril, les forces de l'ordre avaient brutalement réprimé des partisans de Marc Ravalomanana qui avaient quitté la Place de la démocratie où ils étaient cantonnés depuis plusieurs jours. Mardi, plusieurs milliers de partisans de l'ex-président malgache se sont recueillis et ont prié pour les victimes de cette répression, sur cette même place de la capitale malgache.

 Partisans du président évincé Marc Ravalomanana, interdits de manifestation à Antananarivo.( Photo : Gregoire Pourtier/ AFP )

Partisans du président évincé Marc Ravalomanana, interdits de manifestation à Antananarivo.
( Photo : Gregoire Pourtier/ AFP )

Renversement de situation à Madagascar. Il y a deux mois, Andry Rajoelina et ses partisans contestaient dans les rues d’Antananarivo le régime Ravalomanana et s'emparaient du pouvoir. Quelques semaines plus tard, c'est au tour du nouveau président d'être récusé par des milliers de manifestants qui investissent les mêmes rues de la capitale.

Lundi 20 avril, les forces de l'ordre ont brutalement réprimé les partisans de Marc Ravalomanana, et Andry Rajoelina a choisi d'interdire les manifestations jusqu'à nouvel ordre. Cette interdiction sera-t-elle respectée ?

Dans le camp des partisans du président évincé, deux tendances s'affrontent : d'un côté les colombes du TIM, le parti présidentiel, de l'autre, les affidés de Manandafy Rakotonirina nommé la semaine dernière Premier ministre par Ravalomanana. Certains seraient même prêts à en découdre avec les forces de sécurité et les risques de guérilla urbaine ne sont pas à écarter.

« Manandafy Rakotonirina ne pèse pas sur l'échiquier politique… »

« Manandafy Rakotonirina ne pèse pas sur l'échiquier politique,  explique un observateur averti, en surfant sur la légalité, il peut profiter de l'agitation de la rue pour exister et capitaliser en vue des prochaines élections.» 

Pour l'heure,  en tous cas, la transition semble mal engagée et les facilitateurs espèrent toujours remettre autour de la table tous les acteurs impliqués dans les négociations suspendues il y a dix jours.

Pratiquement toutes les parties se disent aujourd'hui prêtes à valider une convention élaborée pour gérer de façon consensuelle la transition. L’équipe Rajoelina ne semble visiblement pas pressée de l'approuver.