Tchad
Les combats se poursuivent
par RFI
Article publié le 08/05/2009 Dernière mise à jour le 08/05/2009 à 17:21 TU
L'Armée nationale tchadienne (ANT) est passée à la vitesse supérieure. Les combats terrestres ont repris ce vendredi dans l'est du pays. L'Union africaine (UA) et l'Union européenne (UE) « condamnent très fermement » ces attaques. Le Conseil de sécurité de l’ONU devait se réunir, ce vendredi, pour examiner la situation au Tchad. Les organisations humanitaires se déclarent « inquiètes » mais elles essaient de poursuivre leurs programmes d’assistance aux réfugiés installés dans l’est du Tchad.
(Carte : RFI)
Les combats ont repris, vendredi matin, toujours dans la zone d'Am Dam entre Abéché et Goz Beïda. L'armée tchadienne a une nouvelle fois engagé ses moyens aériens puis des éléments terrestres pour attaquer les rebelles de l'Union des forces de la résistance (UFR). Après avoir progressé dans l'est du Tchad, la coalition rebelle serait, selon nos informations, désormais en phase défensive et se replierait vers le Sud. Prises en tenaille par les soldats gouvernementaux, les colonnes de l'UFR se seraient dispersées en petits groupes pour éviter les bombardements de l'aviation. Les autorités tchadiennes disent, notamment, avoir neutralisé dans la matinée 60 véhicules de la rébellion.
Cette nouvelle confrontation est le prolongement de la bataille qui s'est déroulée, la veille, dans le même secteur. Jeudi, les combats entre l'armée nationale et les rebelles ont été très violents. Aucun bilan indépendant des affrontements de jeudi n'est encore disponible, mais comme de coutume chaque camp crie « victoire ». Les autorités de Ndjamena annoncent avoir tué 125 combattants ennemis, fait 152 prisonniers, dont le chef d'état major adjoint de l'UFR, saisi et détruit des véhicules rebelles et perdu 21 soldats. Du côté de la rébellion, on ne décompte pas précisément les pertes humaines mais on assure avoir mis l'armée « en débandade ». L'Union des forces de la résistance affirme, notamment, avoir pris trois chars et détruit des dizaines d'autres blindés. Jeudi matin, la rébellion a également dit avoir touché quatre hélicoptères de l'armée. Une information que dément fermement une source militaire jointe sur l'aéroport d'Abéché.
Condamnations internationales
Après la France et les Etats-Unis, jeudi, l’Union africaine tout comme l'Union européenne ont fermement condamné, vendredi matin, l'offensive des rebelles tchadiens. À l’issue d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA à Addis-Abeba, Ramtane Lamara, commissaire de cet organisme, a exprimé une « très ferme condamnation des attaques qui se déroulent au Tchad depuis le 4 mai », tout en regrettant profondément la perte en vies humaines. Le CPS a également réitéré sa « condamnation de tous les changements anticonstitutionnels de gouvernement et des actes de déstabilisation ».
De son côté, le chef de la diplomatie de l’UE Javier Solana a exprimé, depuis Bruxelles, sa ferme condamnation des « actes de violence menés par des groupes armés dans l’est du Tchad en provenance du Soudan ». Il a ainsi appelé les rebelles à renoncer définitivement à la violence et à entamer de négociations avec le gouvernement tchadien.
À la demande de Ndjamena, le Conseil de sécurité doit se réunir dans la soirée à New York pour examiner la situation au Tchad. La France a fourni à l’ONU des « éléments d’information », notamment des photos aériennes, concernant l’offensive des rebelles.
Inquiétude des agences humanitaires
Comme toujours, en pareilles circonstances, ce sont les populations civiles qui font les frais des violences et les agences humanitaires ont toutes les peines du monde à suivre. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé qu'il avait dû suspendre, le 5 mai, l'approvisionnement en nourriture de l'un des 12 camps de réfugiés gérés par l'ONU le long de la frontière soudanaise.
Judith Schuller
Une porte-parole du PAM
« Nous avons suspendu nos activités dans un des camps de réfugiés par mesure de sécurité pour notre personnel, on a également suspendu les vols humanitaires sur 4 localités ».
Repères
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