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Soudan

Omar el-Béchir transfère son homme de confiance dans le Sud

par  RFI

Article publié le 08/05/2009 Dernière mise à jour le 08/05/2009 à 19:48 TU

Ahmed Haroun va quitter le ministère soudanais des Affaires humanitaires. Recherché pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI), il occupera désormais les fonctions de gouverneur de la province du Sud-Kordofan. Le président Omar el-Béchir, lui-même recherché par la CPI, a toujours déclaré qu'il ne livrerait pas Ahmed Haroun aux juges de cette cour. Son départ du gouvernement peut être interprété comme un signe envers les Nations unies, au moment ou Khartoum vient d'autoriser les agences onusiennes et les ONG, encore présentes au Soudan, à élargir leurs activités.

Ahmed Haroun.(Photo : Reuters)

Ahmed Haroun.
(Photo : Reuters)

En 2007, la CPI a lancé un mandat d'arrêt contre Ahmed Haroun. Accusé de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité au Darfour, il fut le premier Soudanais recherché par la CPI. Le président el-Béchir, lui aussi recherché, a toujours défendu Ahmed Haroun, le nommant même ministre d'Etat chargé des Affaires humanitaires. Un geste de défi envers la CPI.

Aujourd'hui, son départ du gouvernement coïncide avec le réchauffement des relations entre Khartoum et la mission de l'ONU au Soudan. Pour pallier l'expulsion de treize organisations non gouvernementales, début mars, Khartoum demande aux agences onusiennes et aux autres ONG d'étendre leurs activités.

Manifestement, personne n'avait envie d'avoir en face un interlocuteur tel qu'Ahmed Haroun. Un homme considéré comme l'un des artisans des crimes commis au Darfour, entre 2003 et 2005. Mais son départ n'est pas pour autant une sanction. Haroun devient gouverneur de la province du Sud-Kordofan à un moment sensible.

Cette province, qui inclut la région pétrolière d'Abyei, est actuellement dans une situation explosive. L'accord de paix, conclu en 2005 entre les sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) et le gouvernement de Khartoum, n'y est toujours pas appliqué et les risques d'une reprise du conflit y sont réels. C'est donc un homme en qui il a entièrement confiance qu'Omar el-Béchir envoie dans cette région, et non pas un ministre en disgrâce.