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Maroc / Elections municipales

Un scrutin test

par  RFI

Article publié le 12/06/2009 Dernière mise à jour le 13/06/2009 à 08:58 TU

Quelque 13 millions de Marocains étaient appelés ce vendredi à élire près de 28 000 conseillers municipaux pour des mandats de six ans avec, pour la première fois, un quota de 12% de sièges réservés aux femmes. Environ 38 250 bureaux de vote ont été mis en place dans tout le royaume, y compris dans les « provinces du sud », le Sahara occidental, ce qui a provoqué une réaction du Front Polisario. Plus de 130 000 candidats, issus de 30 partis politiques, étaient en lice.
La participation a été de 51%, soit un taux légèrement inférieur à celui du précédent scrutin de 2003 (54%), selon le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa. Résultats attendus ce samedi en fin d'après-midi. Retour sur le déroulement du scrutin de vendredi dans la zone de la capitale, Rabat.   

Dans un bureau de vote à Rabat, le 12 juin 2009. Les résultats officiels devraient être annoncés samedi après-midi.( Photo : Reuters )

Dans un bureau de vote à Rabat, le 12 juin 2009. Les résultats officiels devraient être annoncés samedi après-midi.
( Photo : Reuters )

Il n’y avait pas beaucoup de monde en fin de matinée, à l’heure de la prière du vendredi. Dans un bureau de vote, en plein centre-ville près de la Médina à Rabat, il y a eu en fait un peu plus de soixante personnes qui sont venues voter sur 450 inscrits, un peu plus de 13% des électeurs. Cela correspondait à peu près à ce qui a pu être observé le matin à Salé, ville voisine de la capitale, où là non plus, il n’y avait pas de file d’attente.

Peu de monde mais, surtout, très peu de jeunes sont venus voter. La plupart des électeurs rencontrés le matin avaient entre la quarantaine et la cinquantaine. On attendait de voir quelle serait l’affluence après la prière du vendredi.

Les enjeux des élections

Ce scrutin municipal a une valeur de test, une sorte de baromètre des tendances politiques, un scrutin menacé pourtant par l’abstention. Un des enjeux, c’est justement de savoir si oui ou non les Marocains vont se déplacer. Les partis politiques craignent une abstention massive et il est vrai qu’en 2007, lors des élections législatives, 63% des Marocains n’étaient pas allés voter.

Dans la rue, quand on interroge les gens, le désintérêt est palpable et beaucoup estiment que, finalement, voter ne sert à rien parce que les élus, une fois au pouvoir, oublient trop vite leurs promesses.

Mais l’enjeu du scrutin est de donner aussi une idée plus claire de la couleur politique des différentes communes du Maroc. Les partis marocains traditionnels plus anciens - les socialistes, les conservateurs -  sont en concurrence avec deux partis plus jeunes. Les islamistes modérés tout d’abord, le Parti de la justice et de la démocratie (PJD), dont l’objectif est de conquérir de nouvelles grandes villes. Et, en face d’eux, un nouveau parti encore plus jeune, né il y a moins d’un an. Il s’agit du Parti de l’authenticité et de la modernité (PAM). Le scrutin va servir de véritable test électoral pour ce parti : il va savoir s’il est en mesure ou non de séduire les Marocains.

Le représentant du Polisario en Algérie, Brahim Ghali a qualifié de « provocation grave » l'extension au Sahara occidental des élections municipales marocaines, ce qui constitue, selon lui, une « menace pour la stabilité de la région ».