Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Niger

Tandja lâché par son principal allié politique

par  RFI

Article publié le 25/06/2009 Dernière mise à jour le 25/06/2009 à 18:29 TU

La Convention démocratique et sociale, la CDS, principal allié politique du chef de l'Etat a annoncé qu'elle quittait le gouvernement en raison des lourdes divergences sur la question du référendum. Cette décision politique de quitter le gouvernement intervient au moment où le chef de l'Etat confirme son intention d'aller au référendum. Le porte-parole du gouvernement a indiqué mercredi 24 juin à la télévision publique nigérienne que le président Tandja a demandé à la Cour constitutionnelle de se retracter en prononçant l'inexistance de son arrêt du 12 juin. Ce jour là, la Cour avait annulé le décret portant convocation du référendum. Une décision qui n'est pas susceptible d'appel. Autant dire, que le bras de fer entre le gouvernement et les autres institutions se poursuit.
La CDS, le parti de Mahamane Ousmane, a annoncé ce jeudi 25 juin le départ de ses huit ministres du gouvernement nigérien.(Photo : Ado Youssef/AFP)

La CDS, le parti de Mahamane Ousmane, a annoncé ce jeudi 25 juin le départ de ses huit ministres du gouvernement nigérien.
(Photo : Ado Youssef/AFP)

Selon le porte-parole du gouvernement, le chef de l'Etat Mamadou Tandja a saisi la Cour constitutionnelle pour qu'elle constate l'inexistence juridique de son arrêt du 12 juin et qu'elle en tire toutes les conséquences. Pour Mohamed Ben Omar « l'arrêt de la Cour constitue un abus de pouvoir du juge pour empêcher le peuple souverain de s'exprimer démocratiquement par un référendum ».

En d'autres termes, le pouvoir confirme son intention d'organiser ce référendum sur une nouvelle constitution. Un projet qui pourtant, fait désormais l'unanimité contre lui dans la classe politique nigérienne.

Mamane Chaibou, porte-parole de la CDS

« Nous allons combattre avec toute l'énergie qu'il est possible d'imaginer car nous continuons à croire que le gouvernement est farouchement anticonstitutionnel et contre les lois de la République.»

25/06/2009 par Christine Muratet

La CDS de Mahamane Ousmane qui avait jusque là temporisé en jouant les médiateurs auprès du chef de l'Etat vient de jeter l'éponge : le parti vient d'annoncer le départ de ses huit ministres du gouvernement. Une décison qui confirme la position du bureau politique de la CDS depuis plusieurs semaines : « il n'est pas question de toucher aux institutions du Niger. Le référendum du chef de l'Etat est une violation de la constitution ».

Politiquement Mamadou Tandja est donc de plus en plus seul sur ce dossier, mais cet isolement ne semble guère émousser son intention d'aller coûte que coûte au référendum. Quitte à faire mentir son Premier ministre qui, lundi 22 juin à Abuja devant le sommet des chefs d'Etat de la CEDAO, avait assuré que le président Tandja prenait acte de l'arrêt de la Cour constitutionnelle.

Par ailleurs, la CDS a décidé de créer un mouvement de réflexion et d'action pour le respect des acquis démocratiques, le MDDR, le Mouvement pour la défense de la démocratie et de la république. Elle invite le MNSD le parti du président Tandja à la rejoindre.