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Liberia

Le rapport de la Commission vérité et réconciliation remis au Parlement

par  RFI

Article publié le 03/07/2009 Dernière mise à jour le 09/07/2009 à 13:57 TU

La présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf face au logo de la Commission vérité et réconciliation (TCR), lors de l'inauguration de celle-ci en juin 2006.(Photo : AFP)

La présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf face au logo de la Commission vérité et réconciliation (TCR), lors de l'inauguration de celle-ci en juin 2006.
(Photo : AFP)

Après trois ans de travail, des centaines d'auditions publiques et le recueil de milliers de déclarations écrites, la Commission vérité et réconciliation (TCR) a rendu public le rapport final qu'elle a remis mardi 30 juin au Parlement. Le but de cette commission, créée sur le modèle sud-africain, est d'enquêter sur les crimes de guerre et les violations des droits de l'homme commises entre 1979 et 2003. Pour cela, elle recommande notamment au gouvernement que les principaux criminels soient jugés à Monrovia par un tribunal spécial. Le rapport pourrait encore subir quelques modifications mais certaines recommandations devraient provoquer de très vives réactions.

L'accouchement de ce rapport a été douloureux. Trois des huit membres de la Commission vérité et réconciliation ont d'ailleurs refusé de le signer. Il faut dire que deux recommandations contenues dans ce pavé de 370 pages ne vont pas manquer de susciter la polémique.

La première concerne la nécessité de former à Monrovia un tribunal spécial pour juger les ex-chefs de guerre, leurs commandants militaires ayant commis les actes les plus graves et les responsables de crimes économiques. Ce tribunal hybride, composé de magistrats locaux et interationaux, pourrait être chargé de poursuivre à Monrovia plus de cent personnes nommées dans le rapport.

Mais il y a problème : la création de cette nouvelle juridiction dépend du Parlement et l'on voit mal nombre de législateurs, liés de près ou de loin avec les anciennes factions, voter une loi qui risque d'hypothéquer leur avenir.

La seconde recommandation explosive concerne les sanctions publiques qui devraient être imposées à cinquante personnes qui se sont associées avec des groupes armés. Selon la Commission, ces personnalités devraient être empêchées de briguer des mandats électifs ou d'occuper des fonctions publiques pendant une période de 30 ans.

Dans cette liste figure notamment le nom de l'actuelle présidente Ellen Johnson Sirleaf. Nul doute dans ces conditions qu'une bonne partie de la classe politique libérienne va tenter d'enterrer les recommandations les plus sensibles de ce rapport. Le motif est déjà connu : pour la stabilité du pays mieux vaut tirer un trait sur le passé.