par RFI
Article publié le 03/07/2009 Dernière mise à jour le 09/07/2009 à 13:57 TU
La présidente du Libéria Ellen Johnson Sirleaf face au logo de la Commission vérité et réconciliation (TCR), lors de l'inauguration de celle-ci en juin 2006.
(Photo : AFP)
L'accouchement de ce rapport a été douloureux. Trois des huit membres de la Commission vérité et réconciliation ont d'ailleurs refusé de le signer. Il faut dire que deux recommandations contenues dans ce pavé de 370 pages ne vont pas manquer de susciter la polémique.
La première concerne la nécessité de former à Monrovia un tribunal spécial pour juger les ex-chefs de guerre, leurs commandants militaires ayant commis les actes les plus graves et les responsables de crimes économiques. Ce tribunal hybride, composé de magistrats locaux et interationaux, pourrait être chargé de poursuivre à Monrovia plus de cent personnes nommées dans le rapport.
Mais il y a problème : la création de cette nouvelle juridiction dépend du Parlement et l'on voit mal nombre de législateurs, liés de près ou de loin avec les anciennes factions, voter une loi qui risque d'hypothéquer leur avenir.
La seconde recommandation explosive concerne les sanctions publiques qui devraient être imposées à cinquante personnes qui se sont associées avec des groupes armés. Selon la Commission, ces personnalités devraient être empêchées de briguer des mandats électifs ou d'occuper des fonctions publiques pendant une période de 30 ans.
Dans cette liste figure notamment le nom de l'actuelle présidente Ellen Johnson Sirleaf. Nul doute dans ces conditions qu'une bonne partie de la classe politique libérienne va tenter d'enterrer les recommandations les plus sensibles de ce rapport. Le motif est déjà connu : pour la stabilité du pays mieux vaut tirer un trait sur le passé.
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