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Honduras

La crise politique s'accentue

Article publié le 04/07/2009 Dernière mise à jour le 04/07/2009 à 09:04 TU

Jose Miguel Insulza, le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), à l'aéroport international de Tegucigalpa, le 3 juillet 2009. ( Photo : Dennis Montenegro/ Reuters )

Jose Miguel Insulza, le secrétaire général de l'Organisation des Etats américains (OEA), à l'aéroport international de Tegucigalpa, le 3 juillet 2009.
( Photo : Dennis Montenegro/ Reuters )

Au Honduras, malgré le vote à l'unanimité de l'OEA (Organisation des Etats américains) et de l'ONU demandant le retour de l'ordre constitutionnel, malgré les pressions des Etats-Unis, qui ont suspendu 300 millions de dollars de prêts (215 millions d'euros), et les pressions diplomatiques de pratiquement tous les pays qui ont rappelé leur ambassadeur, le secrétaire général de l'OEA Jose Miguel Insulza estime qu'il sera difficile de changer les choses en quelques jours. Jose Miguel Insulza affirme par ailleurs que la destitution du président du Honduras, Manuel Zelaya, est « un coup d'Etat militaire ». De son côté, la Cour suprême a déclaré auparavant que la destitution de M. Zelaya était « irréversible ».

Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy

Les deux présidents du Honduras campent sur leurs positions. Manuel Zelaya, depuis son exil au Salvador, a annoncé qu’il planifiait son retour au Honduras dès que Jose Miguel Inzulsa, le secrétaire général de l’OEA, aura terminé sa visite à Tegucigalpa. Il espère que les négociations permettront de convaincre les putschistes de céder le pouvoir.

Jose Miguel Inzulsa a prévu des réunions avec les autorités de la Cour suprême, du ministère public et du Congrès. Il devrait également se réunir avec les membres de l’opposition qui soutiennent Manuel Zelaya.

L’autre président, Roberto Micheletti, a proposé pour sortir de la crise politique d’avancer les élections de novembre prochain, et a réaffirmé qu’il n’était pas question d’accepter l’ultimatum de l’OEA qui exige la restauration de l’ordre constitutionnel. Soutenu par des milliers de manifestants qui sont descendus dans la rue, Roberto Micheletti a prévenu que si Miguel Zelaya rentrait au Honduras, il serait arrêté et mis en prison.

Le défi à la communauté internationale

On a franchi un nouveau cran, vendredi 3 juillet, dans l'impasse politique. La médiation tentée, sans grande espoir, par Jose Miguel Insulza, a tourné court. Le diplomate chilien qui dirige l'Organisation des Etats américains était venu à Tegucigalpa pour dire de vive voix aux autorités issues du coup d'Etat qu'elles n'avaient aucune légitimité internationale et qu'il fallait accepter de réinstaller Manuel Zelaya à son poste.

Avec chacun de ses interlocuteurs, Jose Miguel Insulza s'est heurté au même discours : le changement de président est constitutionnel, c'est le président déchu qui s'est mis dans l'illégalité, son éviction est « irréversible ».

Le Secrétaire général de l'OEA a ostensiblement refusé de rencontrer Roberto Micheletti, nouveau chef d'Etat par intérim qui du coup, furieux d'être ainsi snobbé, a organisé une démonstration de force devant la présidence en prenant la parole devant des milliers de partisans. Au même moment, les supporters de Manuel Zelaya manifestaient eux aussi, ailleurs dans la capitale.

En annonçant vendredi soir que le Honduras quittait unilatéralement l'Organisation des Etats américains, les nouvelles autorités qui n'ont été reconnues par aucun pays, s'enfoncent dans une logique jusqu'au-boutiste. Elles n'ont fait que devancer une exclusion qui doit être décidée ce samedi lors d'une assemblée générale de l'OEA à Washington. Le dernier Etat à avoir été exclu de l'EA, c'était Cuba... en 1962.