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Mali

Libération de l'otage suisse détenu par al-Qaïda

par  RFI

Article publié le 12/07/2009 Dernière mise à jour le 13/07/2009 à 12:51 TU

Werner Greiner avait été enlevé par al-Qaïda au Maghreb islamique le 22 janvier au Niger, en même temps que trois autres touristes. Il a été libéré dimanche dans le nord du Mali. Deux de ses codétenus ont été relâchés au mois d'avril, mais le groupe terroriste a revendiqué l'assassinat du troisième, un Britannique.

Une photo de Werner Greiner publiée, le 18 février 2009, sur internet par al-Qaïda. (Photo : AFP)

Une photo de Werner Greiner publiée, le 18 février 2009, sur internet par al-Qaïda.
(Photo : AFP)

Un ressortissant suisse a été libéré dans le grand nord du Mali. On sait très peu de choses pour le moment sur les conditions de cette libération, mais d’après les premiers éléments, les négociations n'ont pas été faciles étant donné que l'otage était retenu par un islamiste radical du nom d'Abou Zeid.

Les négociations ont donc été difficiles. « Il y a eu plusieurs pistes de négociations », dit-on dans le nord. Il faut rappeler que cet otage suisse était détenu en compagnie d’un otage britannique qui, lui, a été tué récemment par Aqmi (al-Qaïda au Maghreb islamique).

Concernant la suite des événements, l’otage suisse va se rendre à Bamako, la capitale malienne et un diplomate suisse l’attend sur place pour l’accueillir. Il y aura peut-être une cérémonie officielle.

Werner Greiner était donc le dernier otage européen à être détenu par les combattants islamistes dans le nord du Mali.

L’inquiétante progression d’al-Qaïda au Maghreb islamique


A l'origine d'al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), on retrouve les mouvements terroristes algériens : le GSPC, lui même issu des GIA. C'est en 2006 qu'AQMI se place sous la coupe de la mouvance al-Qaïda de Ben Laden.

Le mouvement change de priorité : la guerre contre le pouvoir algérien laisse la place à la chasse aux Occidentaux. Il étend son territoire dans tout le Sahel. C'est au Mali que les 32 touristes européens enlevés en 2003 en Algérie seront libérés quelques mois plus tard.

Au fil des ans, Aqmi se structure. Dirigé par l'Algérien Abou Moussab, il s'installe dans le grand nord malien à la frontière avec la Mauritanie et l'Algérie. Plusieurs émirs se partagent le territoire et les tâches : aux uns les enlèvements, aux autres les négociations pour les libérations ou le versement des rançons.

Un recrutement au Sahel et jusqu'au Nigeria

Depuis l'enlèvement des autrichiens en 2007 en Tunisie, ces terroristes utilisent des complices locaux qui remettent ensuite aux chefs leur « marchandise » contre de l'argent. En février dernier dans le nord du Mali, Aqmi a diffusé des messages écrits offrant à quiconque prendrait un blanc dans le désert 120 millions de francs CFA.

Selon des témoignages directs recueillis auprès de personnes qui les ont fréquentés, ces individus se présentent avant tout comme des serviteurs d'Allah, des combattants de Dieu. On les présente comme des purs, des ascètes, qui se nourrissent peu et s'habillent de vêtements très simples cousus à la main.

Selon nos informations, Aqmi recrute aujourd’hui auprès de toutes les tribus sahéliennes, y compris au Sénégal, mais aussi dans le nord du Nigeria très intégriste. Selon des sources européennes, leur progression est rapide et inquiétante.