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Japon

Des législatives anticipées le 30 août

Article publié le 13/07/2009 Dernière mise à jour le 13/07/2009 à 10:05 TU

Le Premier ministre japonais Taro Aso lors d'une réunion de crise avec les membres de son cabinet, le 13 juillet à Tokyo.(Photo : Reuters)

Le Premier ministre japonais Taro Aso lors d'une réunion de crise avec les membres de son cabinet, le 13 juillet à Tokyo.
(Photo : Reuters)

Le Premier ministre japonais Taro Aso, en chute vertigineuse dans les sondages, a décidé de convoquer des législatives anticipées fin août. Taro Aso va donc dissoudre le Parlement peut-être dès ce lundi. C'est une élection locale qui est à l'origine de ces remous politiques : une lourde défaite de son parti, le PLD, à une élection municipale à Tokyo, dimanche 12 juillet au profit du principal parti d'opposition, le Parti démocrate du Japon, le PDJ.

Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles

Pour la première fois depuis quarante ans, les conservateurs sont relégués à la deuxieme place derrière l'opposition à l'Assemblée municipale de Tokyo, reflètant une perte de confiance dans le Parti conservateur japonais.

Celui-ci est au pouvoir depuis 1955 à l'exception d'une mini traversée du désert de onze mois entre 1993 et 1994. Il est usé, incapable de stopper le déclin économique du Japon, abandonné par des Japonais inquiets face à l'avenir, en proie aussi à des luttes intestines, incapable enfin de diriger le pays depuis que l'opposition est devenue majoritaire au Sénat.

Le Premier ministre Taro Aso préfère dissoudre le Parlement plutôt que d'être force à la démission par son parti. Ce dernier estime suicidaire d'organiser des élections anticipées le 30 août prochain. Certains au sein du parti conservateur se cherchaient une nouvelle étoile médiatique pour affronter les électeurs en septembre, espérant un sursaut de popularité.

Le problème est que le parti n'a plus de remplacant digne de ce nom. Depuis le départ du très populaire Junichiro Koizumi en 2006, ces trois dernières années, le parti conservateur a changé trois fois de Premier ministre. Taro Aso, lui-même est au pouvoir depuis moins d'un an.

Les électeurs japonais paraissent donc décidés à vouloir donner enfin une deuxième chance à l'opposition de diriger le Japon. La principale force de l'opposition, le parti democrate du Japon, pourrait constituer une alternative crédible au PLD. En vérité, les Japonais vont moins voter pour lui que contre le parti conservateur de Taro Aso.

Le parti démocrate est composé surtout de transfuges du parti conservateur. Mais aussi d'anciens socio-democrates et de syndicalistes. C'est un parti aussi peu homogène que le parti conservateur. Et son chef Yukio Hatoyama qui pourrait devenir Premier ministre en cas de victoire de l'opposition est soupçonné d'évasion fiscale.

Ce scandale financier risque de prendre de l'ampleur et de gêner l'opposition. Yukio Hatoyama qui n'a aucun charisme, est presque aussi impopulaire que Taro Aso. Son parti démocrate n'a toujours pas convaincu les électeurs japonais qu'il est capable de gouverner le Japon. Son programme est axé sur plus de justice sociale mais il est très flou sur la nécessité pour le Japon de recentrer son économie trop dépendante des exportations pour sa croissance sur une demande intérieure au point mort depuis des années.

Le parti conservateur qui a créé une dette publique représentant 200% du PIB en un demi-siècle a peu de chance d'empêcher que l'oppostion mette fin à son hégémonie du pouvoir.