par RFI (avec AFP)
Article publié le 17/07/2009 Dernière mise à jour le 17/07/2009 à 14:56 TU
De jeunes recrues du mouvement radical des shebab comptent leurs balles dans le quartier de Sinaya à Mogadiscio le 13 juillet 2009.
(Photo : Mohamed Dahir/AFP)
Les deux agents français, enlevés mardi 14 juillet par des hommes armés en Somalie, sont désormais aux mains d'un seul groupe d'islamistes, les extrémistes shebab. Leur enlèvement est lié à la détention en France de pirates somaliens, a déclaré ce vendredi sur France 24 le ministre somalien des Affaires sociales, Mohammed Ali Ibrahim.
« Les deux hommes sont avec les shebab et, tant qu'ils seront entre leurs mains, les négociations seront difficiles », a déclaré M. Ibrahim. « Les demandes ne sont pas claires, la raison principale de l'enlèvement est que certains shebab ont des proches emprisonnés en France, les pirates », a-t-il ajouté. La France détient une quinzaine de pirates somaliens interpellés depuis avril 2008 au cours d'opérations pour libérer des otages détenus au large des côtes de la Somalie.
Les quinze Somaliens sont soupçonnés d'avoir participé aux prises d'otages des navires français Ponant et Carré d'As en 2008 et du Tanit en 2009. Ils ont été capturés par l'armée française et transférés en France. La plupart d'entre eux, inculpés pour association de malfaiteurs et détournement de navire, encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
La mouvance islamiste somalienne
Considéré par Washington comme liée au réseau al-Qaïda, la milice shebab est réputée être la plus violente et la plus dangereuse, aujourd'hui en Somalie. Créé à partir des mouvements de jeunesse de l'Union des Tribunaux islamiques, ce groupe de miliciens, dirigé par Moktar Ali Zubeyr, est peu à peu devenu une machine de guerre, puissamment armée qui a fait trembler l'armée éthiopienne durant deux ans. Les shebab combattent aujourd'hui le gouvernement fédéral de transition, accusant le président Sharif d'avoir pactisé avec le pouvoir civil. Eux rêvent d'un pouvoir théocratique.
En début d'année, les shebab ont été rejoints par un autre groupe islamiste baptisé Hezb al-Islam, une faction reprise en main, récemment, par un ancien allié du président Sharif, Hassan Dahir Aweys. Celui-ci, qui se considère comme le père spirituel du président Sharif et de toute la mouvance islamiste, s'est brouillé avec le président et cherche aujourd'hui à le renverser. Ces deux groupes n'hésitent pas à recourir au kidnapping, sans que l'on sache précisément si les dirigeants contrôlent toujours les actions de leurs hommes armés. Ce qui est certain c'est que les diatribes antioccidentales des shebab sont devenues de plus en plus violentes, à mesure que des combattants djihadistes étrangers venaient rejoindre leurs rangs.
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