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Burkina Faso

Dissensions au sein du parti présidentiel

par  RFI

Article publié le 20/07/2009 Dernière mise à jour le 20/07/2009 à 16:12 TU

Salif Diallo, vice-président du parti au pouvoir et un des plus fidèles lieutenants du président Blaise Compaoré, a été « suspendu », samedi, de « tous les organes et instances » de ce parti. Cette sanction, symptomatique des dissensions qui minent le Congrès pour la démocratie et progrès (CDP), fait suite aux propos que Salif Diallo, 50 ans, a tenus dans la presse burkinabé, au début du mois. Il avait notamment plaidé pour un « nouveau départ institutionnel ». Un communiqué du parti affirme que le bureau exécutif du CDP a « décidé à l’unanimité » de suspendre son vice-président, en attendant que le prochain congrès du parti, prévu du 23 au 25 juillet prochain, « statue sur son cas ».

Salif Diallo.(Photo : DR)

Salif Diallo.
(Photo : DR)

Fidèle d'entre les fidèles, Salif Diallo a été, ces vingt dernières années, l'homme de tous les combats politiques du président Blaise Compaoré. Après dix-huit ans passés au gouvernement, il était vu comme « le ministre le plus puissant du Burkina Faso ». Vice-président du parti présidentiel, directeur de campagne du chef de l'Etat, l'homme a su déjouer bien des pièges. Il savait en poser aussi.

Est-ce justement parce qu'il prenait trop de place qu'il a été débarqué sans ménagement du gouvernement, en 2008, pour devenir ambassadeur en Autriche ? Aujourd'hui, en tout cas, s'il a été sanctionné de cette manière, c'est pour avoir tenu des propos iconoclastes dans le quotidien L'Observateur Paalga, au début du mois. Salif Diallo préconisait un « nouveau départ institutionnel » pour son pays. Ce qui implique, selon lui, la dissolution de l'Assemblée nationale, la mise en place d'un gouvernement d'union nationale et l'instauration d'un régime parlementaire pour éviter une « patrimonialisation » du pouvoir. Bref, rien qui ne cadre avec la ligne officielle du CDP.

« Cela frise l'indiscipline », s'exclame un responsable du parti qui ajoute : « Ça n'a rien de personnel mais s'il n'a plus confiance dans nos institutions, qu'il s'en aille ». La sanction est donc tombée, logique. Mais au-delà de la polémique, c'est une dissension de plus au sein du parti au pouvoir. Peut-être une querelle de succession qui se joue avant l'heure. Le président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, peut encore briguer un dernier quinquennat en 2010.

Fin mai, des hauts responsables du CDP – dont des anciens ministres, des ambassadeurs et des députés – avaient été exclus pour avoir critiqué la direction politique du parti présidentiel et réclamé une « refondation » des institutions.