par Myriam Berber
Article publié le 31/07/2009 Dernière mise à jour le 31/07/2009 à 15:21 TU
La fusion des deux groupes mutualistes, Banques Populaires et Caisses d’Epargne, va créer le deuxième groupe bancaire français derrière Crédit Agricole-Crédit Lyonnais.
Mais la crise financière a précipité l’union. Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne révèlent un bilan 2008 catastrophique avec des pertes respectives de 468 millions d’euros et 2 milliards d’euros. Un déficit historique dû avant tout à la mauvaise situation de Natixis qui a enregistré 2,8 milliards de pertes, situation plombée par des actifs douteux. A cela s’ajoute, pour les Caisses d’Epargne, 752 millions d’euros de pertes dues à l’initiative malencontreuse d’un de ses traders au mois d’octobre.
L’Etat s’invite à la noce
La crise oblige les deux groupes à faire appel à l’Etat qui promet 5 milliards d’euros d’argent public. Mais cette aide a un prix. Les deux banques mutualistes se voient contraintes d’organiser leur fusion. Mais les équipes des bleus (les Banques Populaires) et des rouges (l’Ecureuil) qui ne partagent pas la même culture d’entreprise, n’arrivent pas à s’entendre, notamment sur la répartition des pouvoirs dans le futur groupe.
L’Etat fait alors irruption et reprend en main les négociations. En octobre 2008, le processus de rapprochement est entériné à l’Elysée. Mais aucun leadership ne se dégage. D’un côté, Charles Milhaud, PDG des Caisses d’Epargne, est écarté du pouvoir, après la découverte de l’affaire du trader. De l’autre, Philippe Dupont qui cumulait la présidence des Banques Populaires avec celle de Natixis, est également écarté lorsqu’apparaît l’ampleur des pertes de la banque d’investissement.
L’Etat pourra détenir 20% des parts de BPCE
Pour asseoir son contrôle, l’Elysée décide de nommer le patron du nouvel ensemble en la personne de François Pérol, ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée. Le parachutage d’un des plus proches conseillers de Nicolas Sarkozy suscite alors une vive polémique dans le monde politique et syndical. François Pérol est en effet celui qui, au nom de l’Etat, a travaillé au montage de la fusion, a reçu les dirigeants des deux groupes. D’où la réaction de l’opposition qui dénonce un conflit d’intérêts.
Dans la foulée, l’Etat s’impose comme un actionnaire incontournable, en injectant quatre milliards d’euros de fonds propres dans les deux banques avant leur fusion. L’Etat s’est également engagé à acquérir trois milliards d'euros d’actions de préférence (sans droit de vote) émises par BPCE. Il pourra détenir, à terme, jusqu'à 20% du capital du nouveau groupe bancaire.