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France

Les Banques Populaires et l’Ecureuil enfin mariés

par Myriam Berber

Article publié le 27/02/2009 Dernière mise à jour le 27/02/2009 à 18:10 TU

La fusion des deux groupes mutualistes, Banque Populaire et  Caisse d’Epargne, va créer le deuxième groupe bancaire français derrière Crédit Agricole-Crédit Lyonnais.

La fusion des deux groupes mutualistes, Banque Populaire et  Caisse d’Epargne, va créer le deuxième groupe bancaire français derrière Crédit Agricole-Crédit Lyonnais.

Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne qui ont enregistré de lourdes pertes pour 2008, ont officialisé jeudi 26 février 2009, leur union, donnant naissance au deuxième groupe bancaire français. François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Elysée prend la tête de ce nouvel ensemble dans lequel l’Etat va injecter 5 milliards d’euros.

Après une semaine de polémique et plusieurs mois de négociations, les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne ont annoncé, jeudi 26 février 2009, leur fusion. Ce rapprochement était évoqué depuis 2006, date de la création de la banque d’affaires Natixis, filiale commune des deux groupes. Mais la crise financière a précipité l’union. Les Banques Populaires et les Caisses d’Epargne ont révélé un bilan 2008 catastrophique avec des pertes respectives de 468 millions d’euros et 2 milliards d’euros.

Ce déficit historique est dû avant tout à la mauvaise situation de Natixis, la banque d’affaires détenue par les deux groupes qui a enregistré 2,8 milliards de pertes, plombée par la crise financière. A cela s’ajoute pour les Caisses d’Epargne : 752 millions d’euros dus à l’initiative malencontreuse d’un de ses traders au mois d’octobre.

Une participation de l’Etat

Certes, la crise financière a joué un rôle dans cette fusion, mais elle n'est pas la seule. L’Etat a pesé de toute son influence pour accélérer le mouvement et il a reçu les dirigeants des deux groupes pour parvenir à ce mariage. C’est d’ailleurs à l’Elysée que le processus de rapprochement a été entériné il y a quatre mois. Les négociations ponctuées d’accrochages et de rivalités entre les deux banques qui ne partagent pas la même culture d’entreprise, n’ont pas été simples. Ce qui laisse présager que le directeur du nouvel ensemble aura fort à faire pour redresser la situation.

La fusion qui devrait être effective d’ici à la fin juillet respectera la parité entre les deux réseaux bancaires. Pour les 35 millions de clients, peu de changement puisque les activités resteront centrées sur la banque de détail, essentiellement sur le marché national. Le schéma définitif approuvé par les conseils d’administration des deux groupes prévoit que l’Etat apporte un maximum de 5 milliards d’euros sous forme d’actions. Cela lui permettra de prendre 20% du capital. L’Etat désignera également quatre personnes au conseil de surveillance.

Polémique politique

La présidence du directoire du nouvel ensemble sera assurée par François Pérol, ex-secrétaire général adjoint de l’Elysée, qui sera également le président de conseil de surveillance de Natixis. Dans l'intervalle, il dirigera en parallèle les deux banques, dont les dirigeants ont démissionné. Le parachutage d’un des plus proches conseillers de Nicolas Sarkozy a suscité une vive polémique dans le monde politique et syndical. Le président de la République a assuré que la Commission de déontologie chargée de contrôler le départ des hauts fonctionnaires vers le secteur privé, a donné son point de vue. Mais celle-ci n’a jamais été officiellement saisie du cas Pérol. Son président, Olivier Fouquet, a déclaré ne s'être exprimé qu’à titre personnel dans un courrier. Après l’opposition, la présidente du Medef, le patronat français, Laurence Parisot, a demandé à son tour que la Commission de déontologie soit saisie.

Le syndicat Sud Caisse d’Epargne a également menacé de déposer un recours pour vérifier la légalité de la nomination de François Pérol. Les syndicats sont également inquiets de cette fusion qui pourrait se traduire par la suppression de près de 2 000 postes dans les directions centrales. Les salariés de l’Ecureuil sont particulièrement inquiets. La Caisse d'Epargne a dans ses cartons un plan social visant à supprimer 4 500 emplois, pour l'instant gelé, dans l'attente de la fusion.