par RFI
Article publié le 03/08/2009 Dernière mise à jour le 03/08/2009 à 04:04 TU
Matériel pour la fabrication de bombe artisanale, utilisé par Mohammed Yusuf et ses partisans, aujourd'hui abandonné.
(Photo : AFP)
De l’ethnie Kanuri, Mohammed Yusuf a étudié à Maiduguri, dans l’une des principales mosquées de la ville. Très vite, il a développé des convictions religieuses qui l’ont incité à prendre de la distance vis à vis de ses maîtres. Depuis au moins dix ans, ce jeune homme de 38 ans avait pris son indépendance, fondé sa propre mosquée et développé son propre dogme, le Yusufia, en référence à son nom.
Jusqu’aux événements violents du week-end dernier, personne ne connaissait le nom de Boko Haram qui signifie en langue haoussa : « l’école est un péché ». Ce groupuscule religieux avait pourtant sa base en plein centre de Maiduguri et des ramifications dans toute la région.
Si les habitants ne connaissaient pas la face cachée de Yusufia, tout le monde en revanche se souvient ici des pratiques de ses adeptes : des prêches enflammés, des prédictions sur la fin du monde, le rejet des autres musulmans et particulièrement de tout ce qui est lié à l’Occident. Selon des témoignages, le leader de la secte avait avec lui au moins 2 500 fidèles parmi lesquels des intellectuels et aussi des grands commerçants, ceux-là même qui auraient financé l’achat des armes utilisées dans son djihad meurtrier, lancé depuis la ville de Bauchi.
« Il n'était pas mort quand on l'a amené, mais bien vivant. »