par RFI
Article publié le 05/08/2009 Dernière mise à jour le 05/08/2009 à 14:52 TU
A gauche, un panneau officiel pro-referendum, à droite, l'opposition nigérienne en Côte d'Ivoire, début juillet.
(Photos : AFP / Montage : RFI)
Dans les bureaux de vote, visités à plusieurs reprises dans la journée de mardi, il était pourtant bien difficile de rencontrer les électeurs. Aucune file d’attente à l’extérieur, aucun regroupement à l’intérieur des bureaux. Les policiers, ou les gardes républicains déployés pour l’occasion, ont la plupart du temps surveillé des cours d’écoles totalement désertes. En sillonnant les quartiers, il était aisé de constater qu’un grand nombre de citoyens de la capitale avaient choisi de rester à la maison.
L’enjeu de ce scrutin référendaire c’est justement le taux de participation. Un taux très faible mettrait en échec le discours des autorités qui, depuis des mois, font valoir que ce référendum est voulu par le peuple nigérien et non pas par le chef de l’Etat. Pour imposer sa nouvelle constitution, qui permettra au président de se maintenir au pouvoir, Mamadou Tandja a du éliminer tous ceux qui ont tenté de faire obstacle à son projet. Ainsi l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle ont été dissoutes.
Les principaux partis politiques, les syndicats mais aussi de nombreuses organisations de la société civile, avaient appelé à boycotter ce référendum et avaient demandé à leurs partisans de faire barrage au scrutin. Ils ont été entendus au moins sur un point. Le scrutin, placé sous haute surveillance dans la capitale, s’est déroulé dans le calme et sans incident.
Mohamed Ben Omar, porte-parole du gouvernement nigérien, a sillonné une cinquantaine de bureaux de vote à Niamey. Il estime la participation très élevée dans la capitale. Selon lui, les résultats provisoires permettront une estimation plus précise de la participation à l'échelle du pays.
«... j'ai constaté l'affluence... et les chiffres qui sont en ma possession me confortent dans l'idée que le taux de participation est très fort...»
Des procédures de vote confuses |
Recrutés pour la plupart dans les partis de la mouvance présidentielle, les agents électoraux n’ont pas tous respecté les mêmes procédures pour faire voter les électeurs. Est-ce par manque de formation et d’information ? En tout cas dans certains bureaux les listes d’émargement ne présentent aucune trace, aucune preuve du passage des électeurs. Celui qui vote n’appose ni signature, ni empreinte digitale. C’est le président du bureau qui se contente d'inscrire dans la marge, une croix, devant le nom des inscrits. Dans ces conditions, il est bien sûr possible de cocher autant de noms que l’on veut. Autre cafouillage constaté dans les trois bureaux de vote du secteur IV du quartier très populeux de Boukoki. Dans le premier bureau, la liste des inscrits ne correspond ni au numéro du bureau ni même au quartier. Les citoyens qui viennent voter sont donc inscrits sur une liste additive. Dans le bureau suivant, la liste ne comporte que 38 inscrits, alors que dans celui d’à côté on en compte 500. Le fait que ce scrutin référendaire soit organisé par le seul pouvoir et sans présence d’observateurs étrangers prête le flanc à toutes les suspicions. |