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Afghanistan/Présidentielle

Abdullah Abdullah en quête de victoire

par  RFI

Article publié le 21/08/2009 Dernière mise à jour le 21/08/2009 à 17:01 TU

 « Il n’y a pas besoin de second tour, nous avons gagné » dit Hamid Karzaï, l'actuel président afghan qui brigue un second mandat. « Nous aussi, nous nous disons que peut-être, nous n’aurons pas besoin de second tour » affirme de son coté le porte-parole d’Abdullah Abdullah, candidat du Front national. Alors que les résultats officiels sont encore loin d'être proclamés, les accusations de fraudes fusent.

Abdullah Abdullah.(Photo : Simon Lim/AFP)
Infatigable pendant la campagne, Abdullah Abdullah aimerait bien récolter le fruit de ses efforts. C’est dans le Nord, autour de son fief de Mazar-i-Sharif que l’ex-ministre des Affaires Etrangères revendique son meilleur score. Celui que ses militants appellent « docteur Abdullah », a construit sa réputation pendant la guerre contre les soviétiques.

L’ancien ophtalmologiste, marié et père de trois  filles et un fils, reste d’abord pour de nombreux Afghans, l’héritier du Lion du Panshir, ex-conseiller, ex-bras droit du héros national, Ahmad Shah Massoud, assassiné le 9 septembre 2001. Arborant le turban traditionnel le temps des discours, tadjike par son père et pachtoune par sa mère, il préfère dans le civil, les habits simples du médecin, une manière aussi de ne pas froisser les susceptibilités.

Limogé après 5 ans à la tête de la diplomatie d’Hamid Karzaï, Abdullah Abdullah n’a eu de cesse, depuis, de dénoncer le gâchis des années Karzaï. « Une occasion en or a été ratée par le pays après la chute des talibans, aime-t-il à répéter, il n’y a aucune raison de lui donner cinq années de plus ».

Accusations de corruption

Ashraf Ghani, un autre candidat en vue, s’en prend également à l’équipe sortante pour avoir largement puisé dans les caisses de l’Etat, afin de financer la campagne d’Hamid Karzaï.

Ashraf Ghani dénonce la pratique de l’achat des voix par l’administration en place. Pourtant, quand on interroge les gens en ce lendemain d’élection, leur première réaction est d’appeler au respect des résultats quels qu’ils soient.

C’est ce que mentionnent de nombreuses personnes, avant même d’évoquer le succès de leur candidat favori. Cela dénote la crainte de voir le chaos s’installer en cas de contestation des résultats.

La précipitation avec laquelle le camp Karzaï a crié victoire a également été dénoncée par la Commission électorale indépendante. D’ailleurs, ces déclarations la mettent dans l’embarras, d’autant que l’opposition critique ses membres, accusés de faire le jeu du candidat sortant. On peut s’attendre à ce que les tensions perdurent et s’intensifient même, jusqu’à la publication des résultats, au moins.