Article publié le 30/08/2009 Dernière mise à jour le 30/08/2009 à 00:48 TU
Le président afghan Hamid Karzaï (g), son principal rival et ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah.
(Photo : AFP)
Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Bertrand
Depuis neuf jours, les résultats tombent au compte-gouttes. Ce samedi, un bulletin sur trois seulement a été dépouillé et si, dans un premier temps, les scores du président sortant et de son principal rival le docteur Abdullah étaient très serrés, aujourd’hui Hamid Karzaï prend le large avec pratiquement 15 points d’avance. Comme si la manœuvre, très lente, avait pour but de préparer l’opinion à une réélection du Pachtoun dès le premier tour.
Les délais permettent aussi de négocier en sous-main. Des rencontres ont notamment eu lieu entre l’émissaire américain Richard Holbrooke et Hamid Karzaï. Il s’agit de voir ce qui serait acceptable pour les uns comme pour les autres car il est certain qu’un second tour coûterait très cher et risquerait d’exacerber les tensions entre Tadjiks et Pachtouns, les deux ethnies dont sont issus les deux principaux favoris.
La fraude explique aussi la lenteur avec laquelle les résultats arrivent. Depuis le premier jour Abdullah Abdullah accuse le président sortant d’irrégularités à grande échelle. Il vient de le redire : « Nous n’accepterons pas la légitimité du processus si les résultats ne sont pas garantis ». La Commission électorale a reçu à ce jour 450 plaintes, susceptibles, selon elle, d'influer sur le résultat final. L’enquête devrait être bouclée dans vingt jours.