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Royaume-Uni / Libye

La libération de Megrahi serait liée à un accord pétrolier

Article publié le 30/08/2009 Dernière mise à jour le 30/08/2009 à 22:26 TU

Le ministre britannique de la Justice, Jack Straw, dément formellement les informations de <em>Sunday Times</em>.(photo : AFP)

Le ministre britannique de la Justice, Jack Straw, dément formellement les informations de Sunday Times.
(photo : AFP)

La Grande-Bretagne a accepté en 2007, au nom de ses « intérêts » nationaux, d'inclure la libération de l'ancien agent libyen Abdel Basset al Megrahi condamné pour l'attentat de Lockerbie dans le cadre d'un accord de transfèrement de prisonniers peu de temps avant la signature d'un important accord pétrolier entre Londres et Tripoli, rapporte ce dimanche le Sunday Times. Ces révélations, qui s'appuient sur deux courriers du ministre de la Justice Jack Straw, mettent à mal la version du gouvernement britannique, qui a toujours démenti tout marchandage commercial avec la Libye en échange de la libération de Megrahi.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Les deux lettres que le Sunday Times s’est procurées, datent de 2007 et révèlent un revirement complet de Londres à l’égard du sort d’Abdelbasset Ali al-Megrahi. Si dans la première, le ministre britannique de la Justice dit vouloir exclure le Libyen d’un accord de transfert de prisonniers alors en négociation avec Tripoli, dans la seconde, quelques mois plus tard, la position de Jack Straw a radicalement changé et c’est au nom des intérêts nationaux de la Grande-Bretagne que le ministre dit avoir décidé que Megrahi devrait être inclus dans cet accord de transfert.

Le Sunday Times suggère que la volte-face de Jack Straw est en fait liée à un accord d'exploration pétrolière et gazière entre la compagnie britannique BP et la Libye, valant potentiellement quinze milliards de livres et qui était alors dans l'impasse. Selon l'hebdomadaire, moins de six semaines après l'envoi de cette seconde lettre, l'accord pétrolier était signé.

Depuis cette fuite, le Premier ministre écossais Alex Salmond s’est défendu de la moindre implication de Londres dans la libération pour raisons médicales du Libyen, et Jack Straw dément, lui catégoriquement tout accord en coulisses.

Mais ces nouvelles allégations viennent de raviver la polémique, confortant les soupçons quant aux véritables motivations de cette libération. Tant et si bien que les partis d’opposition réclament à présent une enquête indépendante.