par RFI
Article publié le 06/09/2009 Dernière mise à jour le 07/09/2009 à 10:46 TU
Le président gabonais Ali Bongo en compagnie de son Premier ministre Paul Biyoghe Mba (g) dans la tribune présidentielle, lors du match Gabon-Cameroun à Libreville, le 5 septembre.
(Photo : Yanick Maniengui/AFP)
L’opposition à Ali Bongo a lancé officiellement, samedi, le Front du refus. Plusieurs candidats, dont l'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obamé, ont répété que les résultats de la présidentielle étaient faux. En face, le Parti démocratique gabonais a invité ses adversaires à déposer des recours devant la Cour constitutionnelle. Ali Bongo a lancé un appel au calme alors que la contestation se poursuit à Port-Gentil.
Après trois jours d’affrontements à Port-Gentil, le pouvoir et l’opposition se renvoient la responsabilité des violences. Sans le nommer, Ali Bongo accuse Pierre Mamboundou de souffler sur les braises. Au nom de l’opposition, Jean Eyéghé Ndong réplique que s’il y a fraude, il ne faut pas s’étonner s’il y a ensuite des forfaits.
Ancien Premier ministre gabonais et actuel opposant au nouveau gouvernement
« Il faut que l'opinion soit informée que les membres représentants de l'opposition à la Cénap sont dans l'insécurité, et nous savons de quoi de nous parlons. »
Aujourd’hui, malgré les émeutes à Port-Gentil, Ali Bongo se sent assez fort pour refuser toute concession à ses adversaires et à la communauté internationale : non à la reprise des travaux de la Commission électorale, comme le réclamait André Mba Obamé, non au médiateur sénégalais Moustapha Niasse, comme le proposait l’Union africaine (UA).
Ali Bongo lance un appel au calme
A Libreville, Ali Bongo semble maîtriser la situation. Pas d’incidents depuis jeudi, même samedi soir après la défaite 2-0 des Panthères du Gabon face aux Lions indomptables du Cameroun, les Librevillois n’ont pas exprimé leur colère dans la rue.
Président gabonais
« Je trouve curieux, notamment concernant un leader de parti, alors que Port-Gentil lui a donné une belle victoire, qu'il choisise cette même ville où il a gagné pour y commettre un certain nombre d'exactions malheureuses. »
En revanche, Port-Gentil reste très instable. Samedi soir de nouvelles barricades ont été dressées dans les rues de la cité pétrolière.
« Ali la poisse ! » |
Malgré la défaite 2-0 des Panthères du Gabon face aux Lions indomptables du Cameroun, les Librevillois n’ont pas exprimé leur colère dans la rue. Evidemment, si les Panthères du Gabon avaient battu les Lions indomptables du Cameroun, la semaine se serait terminée en beauté pour Ali Bongo. Mais voilà, ce diable de Samuel Eto’o a fait une passe décisive à Achille Emana : 1-0 pour le Cameroun avant de marquer lui-même une très belle frappe enroulée : 2-0. Et Ali Bongo a préféré quitter très discrètement la tribune d’honneur du stade Président Bongo dès la 80e minute, c’est-à-dire dix minutes avant le coup de sifflet final. Samedi soir, à Libreville, les commentaires allaient bon train. « C’est Ali la poisse ! », disaient les uns. « Ali n’y est pour rien, les Camerounais étaient trop forts », répliquaient les autres. Quoi qu’il en soit Libreville est restée calme, tandis que Port-Gentil s’est embrassée pour une troisième nuit consécutive.
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