par RFI
Article publié le 04/09/2009 Dernière mise à jour le 04/09/2009 à 14:18 TU
Préoccupation des Nations unies, appel au calme lancé par Washington. Des réactions après la victoire d’Ali Bongo à la présidentielle de dimanche au Gabon et les incidents qui ont suivi. Ce matin encore à Paris, le chef de la diplomatie Bernard Kouchner rappelle que « la France n’avait pas de candidat pour cette élection et que des recours peuvent être déposés devant la Cour constitutionnelle à qui il revient de proclamer le résultat définitif de cette présidentielle ». A Libreville, la nuit a été calme, mais c’est toujours à Port-Gentil que la situation reste la plus tendue. Le couvre-feu à Port-Gentil n’a pas empêché de nouveaux pillages, la nuit dernière.
Un char de l’armée patrouille dans les rues de Libreville, après les résultats officiels de l’élection présidentielle, le 3 septembre 2009.
(Photo : AFP)
Le couvre-feu n’a pas été respecté dans la capitale économique du Gabon puisque, cette nuit, des stations services et des commerces ont été pillés dans les quartiers périphériques de Port-Gentil. Ce matin, des forces de l’ordre patrouillaient dans le centre-ville de la capitale pétrolière du Gabon mais la circulation était quasiment nulle et un petit détachement d’une dizaine de soldats français restait posté devant le consulat de France qui a été mis à sac et incendié hier midi. A Port Gentil, la situation est instable mais apparemment elle n'est pas insurrectionnelle. De bonne source, on apprend ce midi qu’aucune évacuation de ressortissants français n’est envisagée pour l’instant.
A Libreville, la nuit dernière a été calme, la matinée aussi, et à la mi-journée aucun incident n’était signalé. Les forces de l'ordre tiennent les principaux carrefours de la ville. En fait, c’est surtout sur le terrain politique que ça se passe aujourd’hui dans la capitale gabonaise. Côté Ali Bongo, on savoure sa victoire.
« Il est clair que dans une élection, comme je l’ai déjà indiqué, celui sur lequel les populations ont porté leur suffrage, c’est celui-là qui doit appliquer son programme ».
Côté opposition, on ne l'entend pas de cette oreille. André Mba Obame dénonce « un coup d’Etat électoral » et réclame la reprise des travaux de la Commission électorale là où, à ses yeux, ils ont été interrompus, c’est-à-dire lors de la nuit de mercredi à jeudi quand les délégués de l’opposition ont réclamé en vain la confrontation des procès-verbaux de tous les bureaux de vote. En clair, l’ex-ministre de l’Intérieur ne déposera pas de recours devant la Cour constitutionnelle tant que, dit-il, « la commission électorale n’aura pas terminé son travail ».
« La procédure commençait à mettre à nu la falsification des résultats, c’est un coup d’Etat électoral, on n’a vraiment pas besoin de cela, je crois que c’est une deuxième mort du président Bongo ».
Toujours du côté de l’opposition, Pierre Mamboundou est invisible. On se rappelle que le président de l’UPG (l’Union du peuple gabonais) a été blessé à coups de crosse, hier matin, par les forces de l’ordre lors de la dispersion d’un sit-in devant le siège de la Commission électorale. Ce matin, ses proches ont donné une conférence de presse au siège de l’UPG pour dénoncer un coup d'Etat électoral et dire que « les résultats annoncés hier ne correspondaient pas du tout avec la réalité ». Et à la question « Où est Pierre Mamboundou ? », ils ont répondu : « Nous ignorons où il se trouve, nous ignorons dans quel état il est ».
« Après l’intervention des bérets rouges, il y a eu une telle confusion qu’on ne sait pas où le président de l’Union du peuple gabonais a été conduit, on est vraiment angoissé »
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