Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

G20 Finances

Bonus : quelques avancées avant le sommet de Pittsburgh

par Myriam Berber

Article publié le 07/09/2009 Dernière mise à jour le 07/09/2009 à 16:06 TU

Réunis en sommet à Londres ce week-end, trois semaines avant le sommet des chefs d’Etat de Pittsburgh aux Etats-Unis, les ministres des Finances des 20 pays les plus riches (G20) ont trouvé un compromis sur la question des bonus des traders. Les grands argentiers ont également débattu de la fin de la crise et de la réforme du Fonds monétaire international.
Les ministres des Finances des 20 pays les plus riches se sont réunis à Londres, le 5 septembre, autour de la question des bonus des traders.(Photo : Lefteris Pitarakis / Reuters)

Les ministres des Finances des 20 pays les plus riches se sont réunis à Londres, le 5 septembre, autour de la question des bonus des traders.
(Photo : Lefteris Pitarakis / Reuters)

La majeure partie de cette rencontre à Londres a été consacrée à la question des bonus des traders dans les banques. La France et l'Allemagne ont réussi à faire entendre leurs voix sur l’encadrement et le versement de ces primes mais l’idée d’un plafonnement défendue par Paris et Berlin a été rejetée. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis, opposés à une telle limitation, ont accepté poliment d’engager une réflexion sur cette question.

La France et l’Allemagne ont toutefois obtenu quelques concessions comme notamment l’étalement de ces bonus dans le temps. Désormais, ces primes seront étalées sur plusieurs années, un malus est également prévu si les performances des banques baissent et des régulateurs seront en charge de superviser les rémunérations. « La France va rester attentive et ça n'est pas la fin de l'histoire », a prévenu la ministre française de l’Economie Christine Lagarde laissant entendre que Nicolas Sarkozy remettrait la question sur le tapis lors du sommet du G20 à Pittsburgh, les 24 et 25 septembre prochains. 

Hausse des fonds propres

Les ministres des Finances du G20 ont également jeté les bases de nouvelles règles pour l’accroissement des fonds propres des banques. Le secrétaire d’Etat au Trésor américain Timothy Geithner a mis la pression sur le camp européen en proposant un relèvement des exigences de fonds propres imposées aux banques, plaçant la France et l'Allemagne dans l'embarras. Les Européens ont accepté d’étudier une hausse du capital de leurs établissements financiers, mais uniquement dans le cadre de Bâle II en vigueur en Europe depuis le début de 2008. En contrepartie, les Etats-Unis ont confirmé vouloir adhérer aux normes prudentielles de Bâle II, qui sont des normes qui distinguent mieux les différentes catégories de risques.

Le  G20 divisé au printemps sur l'importance à donner aux plans de relance pour lutter contre la crise, a montré au cours du sommet de Londres une parfaite unité sur ce point. Les ministres se sont ainsi mis d’accord pour ne pas relâcher l’effort public engagé pour faire face à la crise qui, même si elle montre quelques signes d’apaisement, est loin d’être terminée:  «Il faut soigneusement se préparer à retirer un jour les mesures de relance mises en place, d’un montant évalué par le groupe à 5000 milliards de dollars, mais le temps n’est certainement pas venu de le faire», peut-on lire dans le communiqué final.

Le renflouement du FMI

Autre ambition de ce G20 : accroître les moyens financiers du Fonds monétaire international (FMI) de telle sorte qu’il puisse venir en aide aux pays en difficulté. Les 500 milliards de dollars supplémentaires promis lors du sommet du G20 en avril dernier à Londres sont maintenant réunis. Mais la réforme de l’organisation reste en débat. Les pays émergents ont insisté sur une réforme de la gouvernance du FMI pour obtenir plus de pouvoir au sein de l’institution. Un seul exemple : la Chine, qui avec un quota de moins de 4% des voix, a le même poids que la Belgique au sein du FMI. Les Chinois défendent aux côtés des Brésiliens, des Indiens et des Russes une réforme des droits de vote.

Là encore sur ce dossier épineux, de chaque côté de l’Atlantique, les autorités politiques ne voient pas les choses de la même façon. Les Etats-Unis qui possèdent 17% des droits de vote (contre 30% pour l’Europe) soutiennent l'idée d'une meilleure représentation des pays émergents. L’Europe dit accepter de revoir les quotas pays par pays, mais refuse de considérer les émergents comme un seul bloc. Enfin en matière de paradis fiscaux, les Vingt se sont dits prêts à sanctionner à partir de mars 2010 les paradis fiscaux qui refusent de se conformer aux normes internationales.