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Union européenne

Barroso tente de séduire la droite et la gauche

par Olivier Lambert

Article publié le 07/09/2009 Dernière mise à jour le 08/09/2009 à 07:24 TU

Le Portugais José Manuel Barroso rencontre jusqu’à mercredi les groupes parlementaires. Sa mission : les convaincre de le réélire à la tête de la Commission européenne. Avec les conservateurs pour seul soutien, le « caméléon » doit faire des yeux doux aux socialistes pour obtenir la majorité. Un marathon perturbé par des informations publiées dans le quotidien français Le Monde selon lesquelles le Premier ministre français François Fillon serait intéressé par le poste. Matignon a rappelé ce lundi que « les chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres de l'Union européenne ont soutenu la candidature de José Manuel Barroso dès le 15 juin dernier ».

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (d) à côté du vice-président des conservateurs européens, Timothy Kirkhope (g), au Parlement européen à Bruxelles, le 7 septembre 2009.(Photo : Reuters)

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso (d) à côté du vice-président des conservateurs européens, Timothy Kirkhope (g), au Parlement européen à Bruxelles, le 7 septembre 2009.
(Photo : Reuters)

En 2004, le Portugais José Manuel Barroso s’était imposé comme une évidence pour succéder à l’Italien Romano Prodi comme Président de la Commission européenne. Choisi par le Conseil européen, l’ancien ministre de centre droit portugais a officiellement pris les rênes de la Commission après un vote des parlementaires en sa faveur.

De la difficulté de trouver des alliés

Aujourd’hui, le quinquennat de Barroso touche à sa fin. Candidat sans rival à sa réélection, il a déjà obtenu l’aval unanime des 27 gouvernements de l’UE. Reste à obtenir le soutien des eurodéputés, une tâche plus ardue qu’en 2004. Certes, le Portugais issu de la droite conservatrice est assuré du soutien de sa famille. Mais les 265 députés du premier parti européen, le Parti populaire européen (PPE) ne suffisent pas à l’élir : il faut trouver des alliés pour obtenir la majorité des 736 eurodéputés.

Et là les choses se corsent. Le 3 septembre dernier, lorsqu’il a présenté son futur programme, Barroso a tenté de séduire ses principaux détracteurs : les socialistes et les libéraux-démocrates qui l’ont jugé passif et sans courage pendant la crise économique. 

Un programme de droite et de gauche

Pour plaire, Manuel Barroso a proposé un nouveau programme, plus conquérant. Il s‘est déclaré « prêt à aller de l’avant, en fonction des demandes ». Prônant la relance économique, la lutte contre le chômage, ou encore des mesures pour l'emploi, il veut séduire conservateurs et socialistes. Mais pour ne pas favoriser un groupe plutôt qu’un autre, Barroso reste évasif sur ses projets.

Car le président sortant le sait, il faut naviguer habilement, tant ses détracteurs sont nombreux. Outre les socialistes, les écologistes sont ses opposants les plus virulents. Ils souhaitaient même trouver un candidat concurrent, mais aucune figure n’a émergé.

Un vote repoussé ?

Les Verts veulent d’ailleurs repousser le vote. Déjà reportée en juillet, l’élection prévue au 16 septembre serait encore menacée. Les Verts souhaitent en effet attendre l’issue du référendum irlandais sur le Traité de Lisbonne pour se prononcer, ce qui reporterait le vote après le 2 octobre. Les autres groupes veulent voter le 16 septembre. La décision d’un éventuel report sera prise ce jeudi.

Même si le résultat de l’élection semble joué d’avance, les négociations entre José Manuel Barroso et les groupes parlementaires s’annoncent stratégiques et primordiales pour l’horizon politique de la Commission pour les cinq ans à venir.