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Afghanistan

Les talibans revendiquent un attentat suicide à Kaboul

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 08/09/2009 Dernière mise à jour le 08/09/2009 à 08:10 TU

La police afghane et les soldats de l'OTAN sécurisent les lieux de l'attentat, ce 8 septembre 2009.(Photo : Ahmad Masood/Reuters)

La police afghane et les soldats de l'OTAN sécurisent les lieux de l'attentat, ce 8 septembre 2009.
(Photo : Ahmad Masood/Reuters)

Trois civils tués, six blessés. C’est le bilan de l’attentat suicide perpétré ce mardi matin devant l’entrée d’une base militaire à Kaboul. Cet attentat a été revendiqué par un porte-parole des talibans, qui intensifient ainsi leurs actions, malgré les renforts internationaux. Cette nouvelle attaque est un test majeur pour le général McChrystal, patron de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) depuis le mois de juin. Elle intervient, de plus, alors que les soupçons de fraude pèsent lourdement sur la crédibilité de la présidentielle du 20 août dernier.

Un attentat suicide visant les forces de l’Otan a été perpétré, tôt ce mardi matin, à l’aéroport militaire de Kaboul, tuant trois civils et en blessant six autres dont un dans un état grave. Cette information a été confirmée par le porte-parole du ministère de l’Intérieur afghan. Selon le colonel Kozile Bart, porte-parole des forces de l’Otan en Afghanistan (ISAF), « trois soldats américains et un belge ont également été blessés » par l’explosion.

Zabihullah Mujahid, un des porte-parole des talibans, a revendiqué l’attentat survenu vers 8h30 (04h00 GMT). Le kamikaze a fait exploser sa voiture piégée devant l’entrée principale de la base aérienne militaire de l’Otan. Mais un témoin dont le commerce se trouve à proximité du lieu de l’attentat et qui décrit la scène parle de trois véhicules : « J’ai vu trois 4x4 se diriger vers la base de l’ISAF, et quand ils sont arrivés devant les blocs en béton qui barrent l’accès à l’entrée principale, il y a eu une violente explosion ».

Test majeur pour le nouveau patron de l'Isaf

Dans la nuit du 6 septembre et jusqu'au matin déjà, deux insurgés avaient lancé une attaque contre le camp Phoenix, base américaine située aux portes de Kaboul. Ils ont été rapidement éliminés. Le 15 août, un  attentat suicide devant le quartier général de l’ISAF, dans le centre-ville, avait causé la mort de sept civils, et blessant quatre-vingt-onze autres personnes. Le 18 août, une attaque contre un convoi de ravitaillement de l’Otan près du centre avait fait dix morts, dont neuf civils et un soldat de l’ISAF.

Cette nouvelle attaque constitue par ailleurs un test majeur pour le général Stanley McChrystal, qui a pris les commandes de l'Isaf en juin et qui a fait de la protection des civils la première de ses priorités. En dépit de la présence de quelque 100 000 soldats des forces internationales, les attaques des talibans sont en effet loin de faiblir.

L'insécurité croissante alimente, par ailleurs, l'hostilité de l'opinion en Afghanistan et dans les pays engagés militairement sur le terrain, en particulier après la mort de nombreux civils, vendredi 4 septembre, lors d'un bombardement réclamé par les forces allemandes dans la province septentrionale de Kunduz. Les forces de l'Otan ont pour la première fois reconnu, ce mardi, que l'opération avait fait de nombreuses victimes non militaires.

Fraude électorale

Sur le front politique, les soupçons de fraude continuent à peser sur la crédibilité de l'élection présidentielle du 20 août. Faisant état de preuves « claires et convaincantes », la commission des plaintes a ordonné, mardi 8 septembre, un nouveau décompte des bulletins dans tous les bureaux de vote approchant les 100% de participation où plus de 600 suffrages ont été exprimés et où un candidat a dépassé les 95% des bulletins déposés par 100 votants au moins.

Après dépouillement de 91,6% des bulletins, Hamid Karzaï recueillait, mardi, 54,1% des voix contre 28,3% à son rival Abdullah Abdullah. Ces résultats restent néanmoins partiels et susceptibles de larges modifications, en attendant que 100% des bureaux de vote soient comptés et que les enquêtes pour fraude soient achevées.