par Nicolas Vescovacci
Article publié le 17/09/2009 Dernière mise à jour le 17/09/2009 à 13:49 TU
L'armée pakistanaise poursuit ses offensives contre les talibans. En début de semaine des hélicoptères de combat ont mené des raids dans la vallée de Swat et dans certaines parties des zones tribales, comme le district de Khyber. Selon les Nations unies ce conflit a déplacé près de deux millions de personnes. Et continue de faire des ravages parmi les populations civiles.
Quatre mois après le début des opérations militaires dans la vallée de Swat, la situation humanitaire s’est améliorée « mais elle reste préoccupante », estime Fabien Schneider, le chef de mission de Médecins sans Frontières qui vient de passer quinze mois sur le terrain. Ces offensives ont entraîné le déplacement de près de deux millions de personnes qui sont revenues, pour la plupart, « soit dans leurs foyers, soit dans leurs communautés ». Selon l’ONU, c'est le cas de 235 000 familles. D’après les mêmes sources, 25 000 autres familles continueraient à vivre dans des camps de déplacés.
Chef de mission de Médecins sans Frontières
Les offensives contre des insurgés le 12 septembre 2009 sont là pour en témoigner.
Dans une telle situation, une organisation humanitaire comme Médecins sans Frontières, se trouve confrontée à un problème majeur : comment venir en aide aux populations dans le besoin ? « L’accès au terrain se réduit », explique Fabien Schneider de MSF.
Chef de mission de Médecins sans Frontières
Ce que dénonce Fabien Schneider de MSF, c'est la politisation de l'aide, orchestrée par les autorités pakistanaises et certaines organisations humanitaires. Alors comment travailler sur le terrain sans apparaître comme un acteur du conflit dépendant d'une source partisane de financement ? Cette question fait débat au Pakistan mais aussi dans d’autres pays comme le Sri Lanka.
Au Pakistan, les équipes de MSF ont trouvé une réponse locale dit Fabien Schneider : « Nous ne nous présentons plus comme une ONG internationale mais comme une organisation médicale. »
Toutefois, ce glissement sémantique ne permet pas à l'organisation, prix Nobel de la paix d'intervenir dans certains coins du Pakistan, comme les zones tribales : en particulier le district de Khyber. Les combats y ont récemment chassé entre cinquante-six et cent mille personnes de chez elles (source ONU). Au Waziristan, le conflit en cours continue également de faire fuir de très nombreuses populations.
Chef de mission de Médecins sans Frontières
Fabien Schneider, l'ancien chef de mission de MSF au Pakistan regrette la réduction de l'espace humanitaire. Comme pour les personnels humanitaires, les journalistes étrangers ont interdiction de se rendre dans les zones de guerre pakistanaises.
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30/05/2009 à 18:13 TU