Article publié le 06/10/2009 Dernière mise à jour le 06/10/2009 à 21:17 TU
Avec Franck Alexandre, au Palais de justice de Paris
Le témoignage du juge Van Ruymbeke, est riche d’enseignement car il permet de comprendre pourquoi les listings Clearstream bidonnés ont pu faire un temps illusion. En 2004, Renaud Van Ruymbeke cherche à démasquer les bénéficiaires des fameuses rétro-commissions versées lors de la vente des frégates françaises à Taïwan. Mais on lui impose un secret-défense absolu.
Son enquête patine, lorsqu’en avril 2004, Jean-Louis Gergorin se présente à son cabinet. Il peut l’aider. « Il me dit, explique le juge, qu’il y a un informaticien de génie qui a réussi à pénétrer le réseau informatique de la banque Clearstream et que sur les listings, les noms des possibles bénéficiaires des pots-de-vins apparaissent ». Mais Gergorin refuse de témoigner, même sous X.
Le Corbeau
L’affaire est trop sensible, sa sécurité est en jeu. Il va donc jouer au corbeau et envoyer anonymement au juge les fameux listings. «Gergorin m’est apparu totalement de bonne foi, précise Van Ruymbeke. Il a agi démasqué et surtout, en me donnant les numéros de compte, il me donnait les moyens de vérifier s’ils étaient vrais. Il n’allait pas se tirer une balle dans le pied en me donnant de faux documents ».
Et c’est pourtant, ce qui est arrivé courant 2005. Les investigations du juge Van Ruymbeke ont prouvé de façon irréfutable que les listings du « corbeau » étaient bien truqués.
Les autres comptes-rendus du procès :