par RFI
Article publié le 16/10/2009 Dernière mise à jour le 17/10/2009 à 12:51 TU
Le chef de l'Etat du Nigeria, Umaru Yar'Adua, président en exercice de la Cedeao, lors du sommet extraordinaire de l'organisation régionale, à Abuja, le 10 janvier 2009.
(Photo : AFP)
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a décidé samedi la création d'une commission d'enquête sur les violences du 28 septembre, chargée de déterminer la responsabilité des personnes impliquées. A Conakry, on notait une certaine tension à la veille de l’expiration samedi minuit de l'ultimatum de l'Union africaine. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a prévenu jeudi les militaires : il y aura des sanctions s'ils ne s'engagent à ne pas participer à l’élection de janvier. Un sommet des Etats de l’Afrique de l'Ouest (CEDEAO) consacré à la situation en Guinée doit aussi se tenir samedi à Abuja.
Signera ou ne signera pas ? C'est la grande question qui agite Conakry depuis 24 heures. Moussa Dadis Camara acceptera-t-il de céder à l'ultimatum lancé par l'Union africaine et de signer une lettre dans laquelle il renonce à toute ambition présidentielle ?
Depuis hier, le président autoproclamé est soumis à deux courants d'influence farouchement opposés. Le premier composé de ministres qui lui sont proches, et de conseillers influents lui conseille de faire le dos rond et de laisser passer la tempête quitte à endurer l'épreuve des sanctions individuelles, quitte aussi à s'aliéner la communauté internationale.
Le second courant où l'on retrouve certains des militaires les plus influents de la junte lui demande, au contraire, d'ouvrir les yeux et d'organiser son départ, en proposant une transition vers un pouvoir civil. Un tel scénario ferait sûrement les affaires des chefs d'Etat de la Communauté ouest-africaine, réunis ce vendredi à Abuja, qui redoutent de voir Dadis Camara entraîner la sous-région dans un nouveau cycle de violence.
Pour l'heure, il est difficile de dire quelle voie empruntera Dadis Camara. Ces derniers jours, le capitaine-président a réuni les principaux chefs militaires, leur demandant de faire preuve de solidarité. Et après la prise de décision du chef de la junte d'autoriser à nouveau les manifestations politiques, ses supporters ont annoncé vouloir organiser samedi 17 octobre des meetings de soutien.
« J’attends de ce sommet des décisions courageuses qui pourraient porter sur une condamnation ferme des massacres, viols et autres sévices commis par les forces de défense de la Guinée le 28 septembre. »
La France conseille à ses ressortissants de quitter le pays
Le Ministère français des Affaires étrangères recommande aux ressortissants français de quitter la Guinée. Le ministère invoque la dégradation de la situation sécuritaire notamment à Conakry. Cette recommandation ne signifie pas une évacuation des ressortissants français contrairement à certaines rumeurs qui circulent à Conakry.
Ministre français de la Défense
La Chine s'apprête à investir massivement en Guinée |
Avec notre correspondant à Pékin, Marc Lebeaupin Depuis plusieurs mois, le ministre guinéen des Mines a passé l'essentiel de son temps à Hong Kong pour négocier la création d'une société pétrolière, associant l'Etat guinéen à deux sociétés chinoises : la China-Sonangol (une société sino-angolaise), et la China-International-fund, un fond d'investissement basé à Hong Kong. L'objectif est d'accélérer l'exploitation des gigantesques gisements de bauxite, peut-être les plus importants du monde, mais aussi d'or, d'uranium ou de pétrole. Selon le ministre, Mahmoud Thiam, ce contrat pourrait apporter à la Guinée entre 7 et 9 milliards de dollars, investis dans des opérations minières, mais aussi dans de nouvelles infrastructures. Un chiffre presque deux fois supérieur au PIB guinéen. La Chine consolide ainsi ses approvisionnements en matière première, mais prend le risque une nouvelle fois d'être accusée de soutenir un régime très critiqué par la communauté internationale, depuis la sanglante répression du mois de septembre. Interrogé à Pékin, le gouvernement chinois a fini par réagir avec quelques jours de retard, sans toutefois confirmer officiellement ces projets. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a expliqué que la coopération avec la Guinée était basé sur l'égalité et le bénéfice mutuel des intéressé. Une coopération en accord avec les normes internationales, et les intérêts fondamentaux des deux peuples. |
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