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Seychelles/Somalie/Piraterie

Des drones américains pour surveiller les pirates

par  RFI

Article publié le 23/10/2009 Dernière mise à jour le 23/10/2009 à 18:38 TU

Alors que les pirates somaliens attaquent de plus en plus dans le sud de l'océan Indien, la marine américaine (US Navy) vient de déployer pour la première fois des drones sur l'archipel des Seychelles. Cette opération se déroule en coordination avec le gouvernement de Victoria. Ces avions téléguidés, sans pilote, vont quadriller l'océan, à la recherche des embarcations utilisés par les pirates. Les attaques contre des navires marchands et des bateaux de pêche se sont multipliées dernièrement.  

Les drones de type Reaper sont équipés de caméras vidéo et de systèmes de vision nocturne leur permettant d'opérer à 5000 km des Seychelles.(Photo : DR)

Les drones de type Reaper sont équipés de caméras vidéo et de systèmes de vision nocturne leur permettant d'opérer à 5000 km des Seychelles.
(Photo : DR)



 
L’autonomie et le rayon d'action des drones en fait des engins particulièrement bien adaptés à la surveillance maritime. Ces machines sont actuellement basées sur l'aéroport civil de Mahé, avec une équipe d'environ 70 techniciens au sol. Pour le moment le commandement du Pentagone pour l'Afrique (AFRICOM) ne souhaite pas dévoiler exactement combien d'appareils ont été envoyés aux Seychelles. Mais, compte tenu de la mission, on peut supposer qu'un ou deux appareils ont été déployés.

Ces engins de type « Reaper » sont équipés de caméras vidéo et de systèmes de vision nocturne leur permettant d'opérer à 5 000 kilomètres des Seychelles. Selon Eric Eliot, porte parole d'AFRICOM, ces appareils font des missions à près de 10 000 mètres d’altitude, ne volent pas très vite et peuvent opérer pendant dix ou douze heures, au minimum.

En Afghanistan, ces drones sont utilisés par l'armée de l’air américaine (US Air Force) pour mener des raids ciblés contre des chefs terroristes présumés. L'AFRICOM assure que ces avions téléguidés de l'US Navy basés aux Seychelles ne seront pas armés. Après quelques vols d'essais, les missions opérationnelles des drones commenceront dans quelques jours et devraient s’échelonner sur six mois.

(Carte : RFI)

(Carte : RFI)

 
Les pirates attaquent de plus en plus loin des côtes  

L’activité des pirates s’est multipliée dernièrement vers le sud, dans l'océan Indien, dans des zones parfois très éloignées des côtes somaliennes. Un cargo de 180 mètres de long, le MV Al Khaliq, battant pavillon panaméen avec 26 membres d'équipage à bord, pour la plupart des Indiens, a été capturé, jeudi matin, à environ 180 milles nautiques (plus de 300 kilomètres) à l’ouest des Seychelles. Un deuxième navire, battant pavillon italien, a essuyé des tirs de pirates à environ 750 kilomètres à l’est du port kényan de Mombasa, mais n’a pas été détourné. Lundi dernier, des pirates ont capturé un cargo chinois, avec 25 membres d’équipage, au nord-est des Seychelles, presque à mi-chemin vers les Maldives. Des pirates somaliens avaient aussi capturé, le 17 octobre dernier, un porte-conteneurs singapourien au nord-est des Seychelles. Des thoniers français ont également été attaqués dans cette zone le 10 et 13 octobre, mais les pirates ont été repoussés par des tirs de militaires français présents à bord.

Le thonier géant espagnol, l’Alakrana, avec 36 équipiers, a été capturé le 2 octobre dernier par des pirates qui réclament une rançon de quatre millions de dollars. En 2008, le coût des rançons lié à la piraterie a atteint plusieurs dizaines de millions de dollars. Les menaces d’attaques dans l’océan Indien fait également monter en flèche les primes d’assurance des navires et le coût des moyens mobilisés par un grand nombre d’Etats pour contrer la piraterie, comme cela vient d’être souligné à Nantes, lors du 3e colloque international sur la sûreté maritime et portuaire. L’Otan estime entre 1 000 et 1 500 le nombre de pirates agissant actuellement au large de la Somalie.