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France/Justice

Angolagate : Pasqua réclame la levée du secret-défense

par  RFI

Article publié le 28/10/2009 Dernière mise à jour le 28/10/2009 à 15:19 TU

L’ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua au tribunal de Paris lors de l’ouverture du procès de l’Angolagate, le 6 octobre 2008.(Photo : AFP)

L’ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua au tribunal de Paris lors de l’ouverture du procès de l’Angolagate, le 6 octobre 2008.
(Photo : AFP)

Charles Pasqua, sénateur et ancien ministre français de l’Intérieur, a été condamné le 27 octobre par le tribunal de Paris, à un an de prison ferme et deux avec sursis, dans l’affaire de l’Angolagate. Les deux principaux protagonistes, les hommes d’affaires Pierre Falcone et Arcadi Gaydamak, ont eux écopé de six ans de prison ferme. Charles Pasqua n’a pas attendu pour exposer sa contre-attaque médiatique ; il réclame notamment la levée du secret-défense.

A l'énoncé du jugement le condamnant à trois ans de prison dont un an ferme, Charles Pasqua est absent du tribunal correctionnel de Paris. Mais quelques heures plus tard, sur le plateau du journal télévisé de France 2, il est bien là cette fois pour dénoncer « un procès conduit, dit-il de manière inéquitable... et un verdict incompréhensible ». Un Charles Pasqua décidé à ne pas « rendre les armes » qui a d'abord confirmé qu'il allait faire appel.

Puis, comme souvent la meilleure défense, c'est l'attaque, l'ancien ministre de l'Intérieur s'est déplacé sur un terrain plus politique, menaçant à mots à peine couverts : « Le président de la République était au courant de ces ventes d'armes à l'Angola... le Premier ministre était au courant... la plupart des ministres aussi ». « Je crois, a-t-il ajouté, que le moment est venu de mettre les choses au clair ».

Un sous-entendu qui ne souffre guère d'ambiguïté. Pas question de payer pour les autres. D'où sa demande adressée à l'actuel président de la République de lever le secret-défense.

L'homme de réseaux, de tous les réseaux, collectionne les casseroles. Dans les prochains mois, il doit comparaître devant la Cour de justice de la République dans trois dossiers différents de corruption et d'abus de biens sociaux.

Mais pour l'heure, Charles Pasqua, qui bénéficie encore de son immunité parlementaire de sénateur, n'est jamais passé par la case prison. Il n'a pas l'intention de commencer, à quatre-vingt deux ans.    

Une immunité bien fragile 

Pierre Falcone, nommé en 2003 représentant de l'Angola auprès de l'Unesco, s'est présenté à ce jugement persuadé d'une chose : l'immunité diplomatique conférée par cette fonction le protégerait d'un passage immédiat par la case prison.

Lourde erreur de jugement car Jean-Baptiste Parlos, le président du tribunal, a estimé au contraire que cette protection diplomatique ne pouvait fonctionner que pour des actes liés à ses activités auprès de l'Unesco. Il a aussi précisé que les faits reprochés étaient antérieurs à l'obtention de cette immunité avant de rappeler que Pierre Falcone, détenteur de la nationalité française, avait orchestré cette vente d'arme illicite depuis le territoire national.

Emmanuel Marsigny, l'avocat de Falcone, n'a pu que constater que cette immunité diplomatique ne valait pas grand-chose : « Elle a été balayée mais monsieur Falcone n’a pas besoin de se sentir protégé pour comparaître devant ses juges. Monsieur Falcone est toujours venu même quand il savait, en novembre 2000, que le magistrat instructeur souhaitait le placer en détention provisoire. Le tribunal est libre de sa motivation. Nous sommes également libres d’en penser ce que nous voulons et nous sommes également libres d’interjeter appel et de soumettre l’ensemble de ces éléments à la cour d’appel dans un délai que j’espère le plus bref possible ».

Maître Emmanuel Marsigny a demandé la libération de Pierre Falcone avant l'ouverture du deuxième procès de l'Angolagate.

RFI