Revue de presse Afrique du 30 octobre 2009

Hausse des prix à Conakry

Les prix alimentaires flambent à cause des troubles politiques. Un témoignage émouvant est cité par l'IRIN, l'agence de presse des Nations unies pour les affaires humanitaires. Une femme raconte qu'elle a « failli pleurer » en arrivant au marché de Ratoma, quand elle a vu qu'elle ne « pouvait rien acheter avec ses 20 000 francs guinéens ». L'équivalent de 4 dollars. Avant la crise politique elle réussissait à rapporter du poisson et des condiments pour le plat de riz quotidien. L'IRIN explique que le riz a augmenté de 25%n et le sucre de 40%. L'agence ajoute que la situation précédente était déjà critique « à cause de la pauvreté du niveau d'éducation et de la situation sanitaire ». La crise politique a aggravé la situation.

L'Agence cite encore des commerçants qui ont remarqué que « l'insécurité ambiante fait que les déplacements à l'intérieur du pays se sont beaucoup réduits depuis le 28 septembre. » La Guinée est l'un des pays qui a le plus de richesses naturelles dans son sous-sol, mais elle est classée au 170e rang sur 182. Sa population est l'une des plus pauvres au monde.

Bras de fer pour Madagascar

La réunion de la semaine prochaine à Addis-Abéba en Ethiopie à l'initiative du groupe international de contact, le GIC : L'Express de Madagascar titre sur « le bras de fer qui est en vue », en expliquant que « la répartition des sièges au sein du gouvernement reste un gros morceau ». L'ancien président Ravalomanana pour sa part « n'en démord pas » selon le journal. Il veut qu'Andry Radjoelina s'en aille. Il l'a dit au Monde, le journal français, et L'Express ajoute qu'il compte « mener la vie dure à tout le monde en général » et qu'il aurait obtenu de Jean Ping un accord sur le fait que la présidence de la transition n'a pas été réglée le 6 octobre dernier puisqu'il n'y a pas sa signature à lui sur le document.

Ange-Félix Patassé : retour à Bangui

L'ancien président centrafricain sera peut-être de retour aujourd'hui. Il devait arriver hier, mais à Tripoli, où il se trouve pour discuter avec le leader libyen, Mohamar Kadhafi, son avion a eu « des ennuis techniques » et plutôt que d'arriver « à la nuit tombée », lorsque la sécurité n'est pas très bonne, il a préféré reporter son voyage à aujourd'hui. Hier, une cinquantaine de journalistes s'étaient déplacés à l'aéroport pour attendre l'ancien président qui est en exil au Togo depuis 7 ans. En tout cas, le commentaire du Potentiel de Kinshasa est le suivant : « le retour de Patassé qui veut participer à la présidentielle de 2010 va rendre plus difficile la course au pouvoir dans ce pays d'Afrique centrale. »

La valise

Revenons d'un mot sur l'affaire de la valise au Sénégal. Celle qui a été donnée à un représentant du FMI, Alex Segura, une malette remplie de billets de banque: 100 000 euros et 50 000 dollars. L'Observateur Paalga au Burkina fait le point en expliquant que c'est l'illustration d'une mal gouvernance à la sénégalaise et que cela fait les choux gras de la presse qui alimente la conversation dans les salons. Cela donne du grain à moudre aux opposants d'Abdoulaye Wade, qui estiment que ses projets sont autant de tonneaux des Danaïdes. Cela étant, ajoute L'Obsevateur, dans quelque temps cette pécadille sera vite oubliée par les partenaires techniques et financiers.

Biens Mal Acquis

Les ONG ont elles le droit de poursuivre les dirigeants africains ? La Cour d'Appel de Paris a déclaré que non. Elle a jugé irrecevable la plainte déposée par Transparency International, Sherpa et le Comité Catholique contre le Faim et pour le Développement.

Libération ironise avec le titre suivant : « Bien mal acquis, bien à l'abri » La Cour a suivi les réquisitions du Parquet. L'avocat des plaignants, Maître William Bourdon, « peste contre une omerta judiciaire ». La partie n'est cependant pas finie, explique le journal, puisque les plaignants vont se pourvoir en cassation. Leurs plaintes visaient les fortunes de la famille Bongo, Sassou Nguesso et Obiang.

Un autre journal français, La Voix du Nord, fait le compte de ce qui a été établi par une enquête de 2007 : la famille Bongo, 39 propriétés et 70 comptes en banque. Denis Sassou Nguesso : 24 propriétés et 112 comptes, sans compter des collections de limousines et de bijoux.

« Une AK, si vous avez de l'argent »

En Afrique de l'Ouest, le marché des armes de fabrication artisanale est florissant. C'est encore l'agence de presse de l'ONU, l'IRIN, qui donne cette information avec un reportage effectué à Kumasi, au Ghana, chez un forgeron de 35 ans, qui est capable de faire une AK 47, « si vous avez de l'argent » a-t-il dit au reporter. Il préfère fabriquer des armes plutôt que des ustensiles de cuisine car il gagne beaucoup plus. Ses clients viennent pour la plupart du Nigeria ou du Sierra Leone. Ce sont d'anciens soldats du maintien de la paix ou des mercenaires. La conclusion du gouvernement ghanéen est qu'il faut trouver des solutions alternatives, car cette production déstabilise l'ensemble des pays d'Afrique de l'ouest.

par Brice   Barillon

[30/10/2009]