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Revue de presse Afrique

Revue de presse Afrique du 4 novembre 2009

Frédéric Couteau 

		(Photo RFI)
Frédéric Couteau
(Photo RFI)

La médiation pour sortir de la crise en Guinée est donc lancée. Et comme pour le Togo, comme pour la Côte d’Ivoire, le facilitateur Blaise Compaoré utilise la même recette. « Allez et ramenez-moi vos préoccupations ». C’est ce qu’a lancé le président burkinabé hier aux représentants des Forces vives guinéennes. Et c’est le titre du quotidien L’Observateur qui précise « qu’après deux heures d’entretiens, les délégués ont été priés d’aller coucher sur du papier leurs préoccupations relatives à la transition et au processus électoral et de les ramener ce matin même afin que les choses sérieuses commencent. »

« Sauront-ils dépasser leurs égoïsmes ? »

« Pas de verbiages creux, relève Guinée Conakry Info, ou de styles savamment ampoulés. Blaise veut des propositions concrètes écrites, comme pour se préserver de toute transhumance, dans les débats qui s’annoncent corsés ». « La méthode Compaoré en marche », s’exclame Le Pays. Le Pays qui s’interroge : les protagonistes guinéens « sauront-ils dépasser leurs égoïsmes ? (…) Les négociations de Ouagadougou sont prévues pour durer 4 jours, relève le quotidien burkinabé. Elles dureront plus longtemps, c’est certain. Elles se poursuivront ici et sans doute ailleurs (…). La rapidité avec laquelle le pays sortira de cette crise sera tributaire des concessions que les uns et les autres feront. Et dans tous les cas, conclut Le Pays, il reviendra au médiateur Blaise Compaoré de savoir prendre en compte les doléances qui seront exposées, d’en faire un dosage subtil afin que le produit fini soit digeste pour tous. »

Enième réunion sur Madagascar

Autres pourparlers. Ceux pour la résolution de la crise à Madagascar qui ont commencé hier à Addis Abeba. « Début laborieux des négociations », soupire L’Express. Le quotidien malgache relève que les quatre chefs de mouvance étaient bien présents hier au Centre de conférence de l’Union africaine. Mais, comme d’habitude chacun pose des préalables, des conditions. Lorsque que l’on sait que ces négociations doivent s’achever au plus tard demain soir, il est difficile d’être optimiste. Pourtant, remarque L’Express, Jean Ping, le président de la Commission de l’Union africaine, « a osé espérer une issue heureuse aux négociations. » Mais pouvait-il dire autre chose ?

Mesure d’assainissement ou mesure dictatoriale ?

Le grand ménage se poursuit au Gabon. Dernier coup d’éclat du président Ali Bongo : une nouvelle loi sur la fonction publique qui stipule l’incompatibilité des agents de l’Etat à exercer des fonctions importantes au sein d’un parti politique, d’un syndicat ou encore d’une fédération sportive. Dans le pays, la pilule passe mal. Et comme le relève le site GabonEco, le ministre de l’Intérieur, Jean-François Ndongou a dû monter au créneau devant les responsables des partis politiques. Alors comment faut-il interpréter cette nouvelle mesure ? Le site d’information burkinabé Fasozine s’est penché sur la question. « Côté face, cette mesure vise à remettre de l’ordre au sein de la fonction publique (…) et éviter une politisation de l’administration », remarque Fasozine. Mais, côté pile, relève le site d’information, « il est évident que les caisses des formations politiques n’ont pas de quoi faire face à pareilles dispositions (…) et pour l’opposition gabonaise, on peut craindre que cette nouvelle loi n’entraîne un retour au parti unique. » L’opposition gabonaise qui parle de « dérive dictatoriale ». Pour Fasozine, il y a un juste milieu : il faudrait « trouver des mécanismes pertinents d’accompagnement, écrit-il, qui permettraient au fonctionnaire de vivre et d’exercer sa note politique dans la Nation en toute liberté. » Et le site burkinabé d’élargir le débat : « peut-être qu’une plus grande réflexion autour de la question permettrait dans tous nos Etats de mieux régir chacune de ces plateformes (politique et fonction publique) qui s’entremêlent et s’entrechoquent, chacune puisant dans le vivier de l’autre pour nourrir ses ambitions et arriver à ses fins… »

Le scandale de la BEAC

Enfin on reste au Gabon avec le site GabonEco qui fait le point sur l’enquête au sein de la BEAC, la Banque des Etats d’Afrique centrale. « 139 personnes impliquées dans le scandale financier », s’exclame GabonEco qui précise que « le montant total des détournements s’élève à plus de 16 milliards de CFA. (…) Ce sont les premiers résultats de l’enquête menée au sein de la banque depuis la mise en lumière de ces malversations. » Des malversations qui, on s’en souvient, avaient été révélées par l’hebdomadaire Jeune Afrique, il y a quelques semaines. Du coup, le gouverneur gabonais de la BEAC est sur un siège éjectable, et, précise GabonEco, « plusieurs cadres de la banque ont déjà été arrêtés à Libreville. » Cette affaire, apparemment, est loin d’être terminée.


par Frédéric  Couteau

[04/11/2009]


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