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01/10/2004
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L’allaitement en six questions
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(MFI) D’après l’Unicef, si tous les bébés étaient exclusivement nourris au sein durant six mois, on pourrait sauver au moins 1,3 million de vies : chaque année en effet, 10 millions d’enfants meurent de maladies évitables, telles que diarrhée ou pneumonie. Irremplaçable pour ces éléments nutritifs, l’allaitement est de plus imbattable côté pratique : un lait toujours stérile, à bonne température et en aussi grande quantité que le demande l’enfant, sans dépense supplémentaire…
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1) Toutes les femmes peuvent-elles allaiter ?
(MFI) Oui : selon l’OMS l’impossibilité d’allaiter concernerait moins de 5 % des femmes. Elle est le plus souvent la conséquence d’une anomalie physiologique, d’une intervention ou d’un traitement médicamenteux. Pour la très grande majorité, le manque de lait n’existe pas chez une femme qui allaite son bébé. Le processus de lactation est en effet entretenu par les tétées fréquentes du bébé. C’est la succion qui transmet au cerveau les impulsions nécessaires à la production des hormones de la lactation. Autrement dit, plus bébé tète, plus maman a de lait.
2) Comment être sûre de la qualité de mon lait ?
(MFI) Les polluants se retrouvent évidemment dans le lait maternel, mais heureusement en faibles quantités. Des recherches récentes font apparaître que même atteint par des polluants comme la dioxine, le lait maternel reste de loin le meilleur aliment des très jeunes enfants. On peut toutefois réduire le risque de pollution du lait maternel en lavant soigneusement fruits et légumes pour en éliminer les résidus de pesticides. Evitez aussi de manipuler insecticides, solvants, peintures ou pesticides, ne prenez aucun médicament sans avis médical et assurez-vous si vous devez en prendre qu’ils sont compatibles avec l’allaitement.
3) Combien de temps doit durer une tétée ?
(MFI) Il n’existe pas de règle. Chaque bébé tète en fonction de ses besoins : pour certains, vingt minutes suffisent alors que pour d’autres, il faudra une heure, entrecoupée de pauses et de reprises. Mais pour être certaine que bébé a bien mangé tout ce qu’il lui faut, laissez-le boire au même sein. En effet, le lait maternel change de composition au cours de la tétée. Au début, il est riche en lactose et pauvre en matières grasses alors qu’en fin de tétée, il est riche en lipides. Quand bébé s’arrête de téter par lui-même ou qu’il s’endort, c’est qu’il est repu.
4) Quelle hygiène pour les seins?
(MFI) Les seins ne sont pas des tétines de biberon, donc inutile de les « stériliser ». Votre toilette quotidienne suffit amplement ; ne les nettoyez pas avant chaque tétée car bébé a besoin de reconnaître votre odeur. D’autre part un nettoyage agressif et répété risque de dessécher l’épiderme et de favoriser les crevasses. Pour les éviter, gardez vos seins au sec entre les tétées en appliquant des compresses de coton, à renouveler si nécessaire. Vous pouvez aussi prévenir l’apparition des crevasses en enduisant après la tétée, les mamelons de votre lait, que vous ferez pénétrer en massant doucement. Les vertus antiseptiques du lait maternel préviennent les infections et sa composition participe à l’assouplissement de la peau.
5) Combien de tétées par jour ?
(MFI) Chaque bébé ayant ses besoins propres, c’est lui qui imposera son rythme et non l’inverse. Oubliez la sacro-sainte règle de toutes les trois ou quatre heures. Certains nourrissons réclament huit tétées par jour, d’autres dix et d’autres encore bien davantage… Plus les tétées de bébé sont fréquentes, plus elles entretiennent la production de lait de la mère. Le lait maternel se digérant plus vite, le nourrisson a besoin de se nourrir souvent. Au bout de quelques semaines ou quelques mois, il espacera de lui-même ses tétées.
6) En cas de rhume, de grippe ou d’angine, faut-il arrêter d’allaiter ?
(MFI) Non, tout simplement parce que votre bébé a déjà été exposé au virus avant même que vous n’en ressentiez les premiers symptômes. De plus, quand survient ce type d’infection bénigne, votre organisme produit des anticorps qui le protègent efficacement. Et même s’il tombe malade à son tour, il sera désormais mieux armé contre la maladie à cause des anticorps du lait maternel. Par contre, certaines affections graves peuvent se transmettre à l’enfant via le lait maternel ; c’est le cas par exemple du virus du sida. Selon les conditions de vie, il peut être préférable de choisir une alimentation de substitution ou de recourir quand c’est possible au lait maternel d’autres femmes (nourrices) qui sont séronégatives. Le risque de transmission du virus du sida par le lait maternel se situe entre 5 % et 20 % ; selon l’OMS, il doit être mis en balance avec les risques de maladies et de décès auxquels sont exposés les enfants qui ne sont pas nourris au sein dans les pays en développement. Claire Viognier
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Le Guide de l’allaitement par Christilla Pellé-Douël, Ed. Marabout.
Je nourris mon enfant par le Dr Eric Ménat, Ed. Alpen.
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