par Pascaline Minet
Article publié le 08/10/2007 Dernière mise à jour le 08/10/2007 à 14:21 TU
Le mérite de ces trois chercheurs qui ont créé des modèles de souris génétiquement modifiées pour étudier des maladies humaines en laboratoire -qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer ou de cancers- c’est d’avoir mis au point une technique permettant d’inactiver certains gènes et d’observer les conséquences de cette altération sur la santé des cobayes.
C’est en modifiant génétiquement les cellules souches embryonnaires que ces chercheurs ont ouvert une nouvelle voie permettant d’éclairer d’un jour nouveau le fonctionnement du génome et les applications thérapeutiques qui en découlent.
Réparer des cellules anormales
Plus globalement, face à la pénurie d’organes à greffer, les cellules souches embryonnaires, qui permettraient de fabriquer toutes sortes de tissus, pourraient être une solution pour réparer les organes malades.
Depuis quelques années, les essais se multiplient chez l’animal mais aussi chez l’homme pour exploiter cette nouvelle voie de recherche, apellée thérapie cellulaire, qui consiste à réparer des cellules anormales ou disparues par des cellules saines.
Quel est l'objet des travaux de ces chercheurs ?
Les trois lauréats ne travaillent pas dans le même laboratoire mais leur sujet d'étude est commun : il s'agit des cellules souches embryonnaires. Comme leur nom l'indique, ces cellules sont présentes chez les embryons. Leur particularité est de pouvoir évoluer vers tous les types cellulaires différents qui existent chez les êtres vivants adultes : elles peuvent, par exemple, devenir des cellules nerveuses ou musculaires.
Qu'ont fait les chercheurs avec ces « cellules souches » ?
les trois scientifiques sont parvenus à modifier les gènes de ces cellules chez des souris. Une technique qui consiste à neutraliser un des gènes, c'est à dire à l'empêcher de fonctionner, dans la cellule embryonnaire ; les observations qui suivent permettent d’évaluer les conséquences de cette manipulation chez la souris adulte, et donc de comprendre à quoi sert le gène. Quelque 10 000 gènes de la souris ont été étudiés de cette manière.
A quoi servent ces manipulations génétiques ?
L'idée est de faire avec les souris des modèles vivants pour étudier les maladies génétiques. De nombreuses maladies sont liées aux gènes, telles que, par exemple, certains cancers, l'hypertension ou le diabète. La technologie mise au point par les chercheurs permet d'identifier très clairement le ou les gènes en cause et, à l'avenir peut être, de venir les « réparer ». Ces découvertes sont aujourd'hui utilisées dans tous les domaines de la bio-médecine, de la recherche fondamentale sur le fonctionnement des gènes, jusqu’au développement de nouvelles thérapies.
(*) Les prix Nobel, fondés par l'industriel suédois Alfred Nobel qui souhaitait qu'après sa mort, en 1896, sa fortune soit distribuée annuellement sous la forme de prix, ont été attribués pour la première fois en 1901.
Directeur de l'Institut des cellules souches Istem près de Paris
« Leurs travaux ont permis de découvrir comment manipuler génétiquement des cellules souches embryonnaires de souris. »
09/10/2007 par Romain Farrugia