France

La révolution verte est-elle engagée ?

par Dominique Raizon

Article publié le 24/10/2007 Dernière mise à jour le 24/10/2007 à 17:02 TU

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Des mots ou des mesures : le 24 octobre 2007 fera-t-il date dans l’histoire de l’Ecologie ? En inaugurant la troisième et dernière phase des débats, au ministère de l'Ecologie, le Premier ministre, François Fillon, a assuré que «des mesures précises et consensuelles découlant du Grenelle de l’environnement» allaient être mises en œuvre. L'ensemble des experts doivent, en quarante-huit heures, aboutir a un ensemble de mesures.

« Le fait que des mondes, qui ne se parlaient pas, soient depuis trois mois au travail et aient déjà débouché sur mille propositions, [constitue en soi] un succès, c'est peut-être une nouvelle forme de gouvernance qui est en train de se mettre en œuvre », a déclaré François Fillon.

Associations, représentants de l'Etat, des collectivités locales, des salariés, du monde scientifique, etc. sont réunis pendant 48 heures pour mettre en commun les fruits de leurs réflexions, lancées avant l'été. S'il y a divergences sur des décisions à prendre, « le président de la République, le gouvernement et le Parlement, évidemment, tranche(ront) » et les débats s'étaleront « jusqu'à la fin du mois de décembre », a souligné le Premier ministre. C'est à la fin de l'année que doivent être définis les 15 à  20 programmes concrets qui seront mis en oeuvre. Une loi-cadre doit être adoptée début 2008.

« L'Etat devra montrer l'exemple »

Au terme de la première journée, les instances réunies se sont entendues pour confirmer la création d’une « éco-vignette » comprenant un système de bonus/malus pour les automobiles, d'une « éco-taxe » pour les poids lourds, le développement du ferroutage ou encore le gel de toute nouvelle construction d'autoroute. En ce qui concerne le bâtiment, un consensus a été trouvé sur le renforcement de l'efficacité énergétique des constructions, l'idée étant de passer à 50 kWh/m2/an contre 260 kWh/m2/an actuellement (neuf et ancien confondus) à l'horizon 2012.

« L'Etat devra montrer l'exemple en rénovant les bâtiments publics dans les trois à cinq ans », a déclaré Jean-Louis Borloo. Des prêts bonifiés seront accordés aux familles modestes, souvent pénalisées par leurs factures de gaz et d'électricité, qui souhaitent isoler leur logement.

Le Premier ministre a souligné que « la démarche » du Grenelle de l’environnement ne s’achèverait pas jeudi soir, mais qu’elle était appelée à « durer et à s’installer dans le mode de fonctionnement des pouvoirs publics ». Il a évoqué, comme progrès majeur, la «  réconciliation de l'écologie et du développement » : « Le pari que nous faisons, c'est que le Grenelle", marquera le point de départ d'une nouvelle logique. Bien entendu, nous ne travaillons pas seulement pour notre pays mais pour la planète toute entière. Nous ne garderons pas pour nous le fruit de notre travail », a-t-il ajouté.