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Le ministre de l'Environnement prépare ses états généraux

Alain Juppé, à Bordeaux, ville dont il est maire. 

		(Photo : AFP)
Alain Juppé, à Bordeaux, ville dont il est maire.
(Photo : AFP)
Le président Nicolas Sarkozy et le ministre de l’Environnement, Alain Juppé, a reçu ce lundi, à l’Elysée, les associations et les experts du secteur de l’écologie pour préparer le «Grenelle de l’Environnement» promis pour la rentrée. Ce premier rendez-vous correspond à une prise de contact avec les spécialistes et les scientifiques pour «leur demander quels sont les grands sujets prioritaires sur lesquels nous allons travailler ensemble, a déclaré Alain Juppé, pour qu’à l’automne (…) nous sortions une batterie de mesures concrètes».

Quel sera donc ce «Grenelle de l’Environnement», qui se tiendra à l’automne, et pour lequel ce lundi matin, à l’Elysée, le nouveau ministre de l’Environnement organisait une réunion préparatoire, avec seize représentants de neuf organisations de défense de l’environnement ? Réponse en creux : «Ce ne sera pas un énième colloque pour constater l’urgence écologique et conclure qu’il faut agir», a assuré le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy, poursuivant sur sa détermination à aboutir à «une négociation sur des mesures concrètes. (…) Le Grenelle de l’Environnement sera un contrat entre l’Etat, les collectivités territoriales, les syndicats, les entreprises et les associations. Je veux que ce contrat engage les responsables». Il s’agit d’agir, «sans faire de catastrophisme», souligne Alain Juppé.

Interpellé par l'animateur de télévision Nicolas Hulot, dans le cadre de son «pacte écologique», Nicolas Sarkozy avait alors rencontré pendant sa campagne présidentielle, fin mars, les représentants d’une dizaine d’associations de défense de la nature. Cette rencontre avait eu lieu en présence de l’animateur de télévision très médiatisé, connu pour son engagement en faveur de la protection de l’environnement. Nicolas Sarkozy avait proposé la convocation d’états généraux de l’environnement dès le lendemain de son élection. Chose dite, chose faite. Le fait que la réunion préparatoire à ces états généraux ait eu lieu à l’Elysée souligne, symboliquement, l’importance accordée au dossier par le chef de l’Etat. Il reviendra à Alain Juppé, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, en 1995, d’assurer la réalisation de la feuille de route. Devenu numéro 2 du gouvernement à la tête d’un grand ministère transversal aux compétences étendues, Alain Juppé a désormais en charge l’environnement mais aussi les transports et l'énergie.

La coalition d’associations écologistes, Alliance pour la planète, avait noté le programme environnement du candidat UMP à la présidentielle. Elle ne lui avait attribué que 8,5 sur 20 à cause des choix du candidat en faveur du nucléaire et de la recherche sur les organismes génétiquement modifiés (OGM). Le nouveau ministre de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement durables ne fléchit pas pour autant et garde ses convictions, assurant que, selon lui : «Il n’y a pas de solution en matière énergétique dans les années qui viennent sans poursuite de l’équipement de la France en centrales électro-nucléaires. [Et qu’il]  faut mettre en œuvre le programme de centrales de la troisième génération, tout en préparant la quatrième génération».

Développer les ENR, la part du nucléaire finira par baisser

Parmi les invités, ce lundi matin, à l’Elysée, figuraient : la Fondation Nicolas Hulot, le WWF, Greenpeace, les Amis de la Terre, la Ligue pour la protection des animaux, la ligue Roc pour la préservation de la faune sauvage, le Réseau Action climat, France nature environnement et Ecologie sans frontières. En revanche, aucun représentant du mouvement écologique Sortir du nucléaire n’était convié. Le mouvement rassemble, toutefois, 750 associations écologiques réclamant l’annulation du décret autorisant EDF à construire, à Flamanville (Manche), la première centrale nucléaire de type EPR (à eau pressurisée). Franck Laval, du Réseau Ecologie sans frontières, a fait valoir cependant que «le gouvernement semble vouloir développer les énergies renouvelables (ENR) : il faut être pragmatique, plus on développera les ENR, plus la part du nucléaire finira par baisser».

Nicolas Hulot, qui a agité la campagne électorale en insistant sur la nécessité et l’urgence à agir dans ce domaine de l’environnement, a estimé qu’en dépit des désaccords sur le nucléaire et les OGM, cette réunion de lundi était «historique». Il a également salué le fait que d’avoir pu parler «sans tabou» avait permis de «dépassionner le débat». En résumé, trois axes ont été retenus pour les réunions à venir : la protection de la biodiversité, le changement climatique et les liens entre santé et environnement, des dossiers qui devraient se décliner en une dizaine de grands chantiers.

Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont ensuite poursuivi leur tour d’horizon environnemental en recevant, l’après-midi, huit experts scientifiques, dont le philosophe Edgar Morin. Seul représentant des ONG à assister à ce second round des discussions, Nicolas Hulot. Etaient également conviés le généticien Pierre-Henri Gouyon, les experts en changements climatiques Jean Jouzel, chercheur au Commissariat à l'énergie atomique, Jean-Marc Jancovici, le président du Comité scientifique du patrimoine naturel Yvon Le Maho (CNRS) ainsi que le président de l'Institut européen de l'Ecologie Jean-Marie Pelt.



par Dominique  Raizon

Article publié le 21/05/2007 Dernière mise à jour le 21/05/2007 à 15:32 TU