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Biodiversité

Les coraux se meurent

par Dominique Raizon (avec AFP)

Article publié le 06/12/2007 Dernière mise à jour le 27/10/2009 à 14:07 TU

Port Ghalib en Egypte.(Photo : J. Hutsch/ Creative commons attribution)

Port Ghalib en Egypte.
(Photo : J. Hutsch/ Creative commons attribution)

Aujourd’hui les récifs coralliens menacent de disparaître. Les coraux perdent, dans un premier temps, leur couleur éclatante puis ils se calcifient en un squelette fragile, avant de se désagréger. Les experts réunis à Bali jusqu’au 14 décembre, à l’occasion du sommet préparatoire à l’après-Kyoto, lancent un nouveau cri d’alarme sur les effets délétères du réchauffement climatique sur toute cette biodiversité.

« Les conséquences sont là et c'est vraiment dramatique », a déploré Lida Pet Soede, directrice du programme pour les coraux au Fonds mondial pour la Nature (WWF). Certains fonds marins ressemblent selon elle à des « déserts plats recouverts de fragments (…) les coraux blanchissent puis ils meurent et s’effritent ».

En fait, le corail abrite des millions d'algues unicellulaires, dont les pigments lui donnent ses couleurs flamboyantes mais ces algues ne supportent pas l'élévation en cours de la température de l'eau. Une fois les micro-algues mortes, le corail se décolore et se transforme en un squelette calcaire, d'où l'expression de « mort blanche ». « Nous sommes en train de précipiter une extinction massive », a confirmé le professeur Jen Veron, un spécialiste des coraux de renommée internationale, selon lequel les bancs de corail sont « le premier écosystème vraiment important destiné à disparaître en raison du changement climatique ».

La mort des coraux a des conséquences immédiates sur la vie marine car « les poissons ont besoin des structures (coralliennes) pour se cacher, pour se nourrir et se reproduire », souligne le Dr. Soede. A terme, les êtres humains, privés de ressources marines, sont donc également menacés.

53% des récifs coralliens du monde concentrés sur 2% des océans

Conscients du danger, six pays d'Asie du Sud-Est et du Pacifique ont lancé jeudi à Bali, en marge de la conférence sur le climat de l'ONU, une initiative commune contre la dégradation du « Triangle du corail », qui rassemble la plus importante biodiversité marine de la planète. Une initiative soutenue par le WWF et l'ONG The Nature Conservancy, qui vise à mettre en place un réseau de zones marines protégées, à réduire les dégradations causées par les industries de pêche, à promouvoir l'éco-tourisme et à sensibiliser et aider les populations locales.

Le « Triangle du corail » ou « l'Amazone des mers », comprend les Philippines, la côte est de Bornéo (partagée entre la Malaisie et l'Indonésie), l'île de Sulawesi, l'archipel des Moluques, Bali et les petites îles de la Sonde, la Papouasie occidentale (Indonésie), le Timor oriental, la Papouasie Nouvelle-Guinée (PNG) et les îles Salomon. Ces régions représentent moins de 2% des océans mais contiennent 53% des récifs coralliens du monde et 76% des espèces coralliennes connues. On y trouve plus de 600 espèces de coraux et plus de trois mille espèces de poissons.

Pour en savoir plus:

Voir la carte du Triangle corallien