par Dominique Raizon
Article publié le 27/02/2008 Dernière mise à jour le 29/04/2008 à 09:55 TU
Qui sommes-nous ?, Quelle place occupent les êtres humains dans le monde du vivant ?, Quelles sont les lois de cet univers qui nous dépasse ?, Qu’advenons-nous après la mort ? : à travers des expositions permanentes et d’autres dites de synthèse et de référence, le musée des Confluences abordera les grandes questions que se sont toujours posés les hommes. A ces interrogations, il livrera des pistes de réflexion, des embryons de réponses ouvertes et évolutives, à la fois pluri- et interdisciplinaires, à la croisée des cultures, des époques et des continents. Michel Côté promet de faire de ce musée un haut lieu culturel et scientifique.
Façade ouest du futur Musée des Confluences de Lyon
Image de synthèse - Photos © Armin Hess/Coop Himmelblau
Directeur du musée des Confluences.
« La science n'est pas neutre ; elle ne se traite pas que dans les laboratoires, mais aussi dans ses rapports avec la société. »
Dans « confluence », il y a la notion de point de point de jonction. Une thématique telle que, par exemple, l’Homme face à la mort et la notion d’avenir sera illustrée par des objets funéraires, des masques ou autres objets provenant de différents continents. A l’inverse, un seul objet pourra être choisi parce qu'à lui seul il est chargé d’informations diverses. Ce sera une pièce « transversale », comme par exemple la météorite Cape York.
Collectée au Groenland en 1963, cette météorite est destinée à appuyer et soutenir le scénario d’une exposition de synthèse et de référence ayant pour thème : D’où venons-nous ? Où allons-nous ?
Attaché de conservation au musée des Confluences.
« Cette sidérite illustre l'origine, la formation et l'évolution du système solaire. »
Collections des sciences de la Terre, de la Vie et d’Ethnologie
Le nouveau bâtiment n’est pas encore sorti de terre mais toute l’équipe s’affaire déjà à dépoussiérer, toiletter et enrichir de nouvelles acquisitions les collections de l’ancien musée Guimet, devenu par la suite muséum d’Histoire naturelle, dont le transfert au musée des Confluences est prévu d’ici trois ans.
Soigneusement mesurés, méticuleusement manipulés et dépoussiérés, quarante mille objets partiront en atelier de restauration avant de rejoindre les collections du musée des Confluences à l'automne prochain.« Nous voulons montrer également ce que nous ne connaissons pas. »
Difficile de chiffrer exactement le fonds de ce musée : à titre d’exemple, les collections d’entomologie représentent à elles seules quelque deux millions de spécimens conservés dans plus de 13 000 cartons. Selon Joël Clary, conservateur, « les scientifiques estiment à environ dix millions, le nombre d'espèces existant, alors que seul un dixième d'entre elles est identifié. Il est nécessaire, insiste-t-il, de développer les collections pour aider la recherche ».
« Nous encourageons les donations. »
Le squelette d’un dinosaure Camarasaurus découvert en 1990 à Thermopolis (USA, Wyoming) fera ainsi une entrée remarquée. Didier Berthet, responsable des collections sciences de la Terre est allé, en personne, aux Etats-Unis, chercher la star du département de paléontologie : cent cinquante millions d’années contempleront désormais le visiteur du haut d’une petite tête sur un grand corps (14,40 mètres de long et 5,50 mètres de hauteur), dotée d’une mâchoire en forme de peigne pour mieux arracher les feuilles !
Pour 1,2 million d’euros, ce quadrupède appartenant à la famille des séropodes est arrivé à Lyon en pièces détachées : « Les éléments du puzzle étaient répartis en treize caisses avec un plan de montage », s’amuse Didier Berthet.
Quelque 80% des ossements de ce dinosaure ont été retrouvés : « En Europe, il n’existe pas de spécimen aussi complet de cette envergure! », ajoute fièrement le paléontologue. Didier Berthet explique le triple intérêt d’une semblable acquisition : « Premièrement, muséal, car les visiteurs sont toujours fascinés par les dinosaures ; deuxièmement, l’animal a eu une vie ... Laquelle ? Les ossements de bonne qualité pourront être analysés par les scientifiques et nous renseigneront ; troisièmement, l’animal a eu une histoire. Une fois mort, il a traversé les âges et son corps a subi des évolutions d’ordre géologique. Les ossements se sont trouvés en partie dispersés au gré des plissements tectoniques et des glissements de terrain. L’ analyse des dépôts sur les ossements renseignera les scientifiques sur l’évolution de la Terre … ».
« Nous menons nous-mêmes des travaux de recherches scientifiques et de fouilles. »
Le monde vivant à la surface de la planète est diversifié et l’Homme entretient des relations étroites et dynamiques avec cette biodiversité. Les actions de l’homme ont des répercussions sur l’ensemble des composantes de la biodiversité et peuvent entraîner la destruction d’espèces végétales et animales. « Une approche intégrée permet de mieux aborder la complexité du monde », souligne Michel Côté, si l’on veut comprendre les équilibres fragiles qui unissent l’homme et la nature et les relations multiples et variables selon le temps, l’espace, et les cultures.
« Nous avons prévu des espaces-découvertes. »
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